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Le GFEN publie en intégrale 3 articles de Dialogue : "Différenciation et inégalités scolaires" (Jen-Yves Rochex) ; "Mathématiques en maternelle" (Joël Briand) ; "Familles populaires face à l’école (Pierre Périer)

31 décembre 2015

Dialogue, articles en ligne

Des enseignants chercheurs écrivent pour le GFEN. Les articles proposés à votre lecture traitent de thèmes d’actualité en cette période de rentrée : le rapport au savoir des élèves, les relations école/familles, les programmes de l’école maternelle.

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- Processus de différenciation et inégalités scolaires, Jean-Yves ROCHEX

article issu de : Dialogue, Réussir du collège au lycée, quelle approche des savoirs ? (janvier 2015)

Plutôt que de chercher à s’adapter aux spécificités perçues ou supposées des enfants, les enseignants doivent être capables d’analyser ce qui renforce ou atténue les différences dans les pratiques, dans l’approche des contenus enseignés, d’identifier les obstacles dans l’appropriation des savoirs.[...]

Inégalités d’apprentissage, enseignement explicite
Le temps peut sembler bien lointain, et la thèse obsolète, dans lesquels Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron se proposaient dans La reproduction de démasquer "l’égalité formelle qui règle la pratique pédagogique" et "l’indifférence à l’égard des inégalités réelles devant l’enseignement et devant la culture enseignée ou, plus exactement, exigée" comme l’un des processus majeurs au travers desquels le système scolaire reproduit et légitime les privilèges culturels et les inégalités sociales face au savoir, et affirmaient que cette "indifférence aux différences" conduisait à ce que, "en ne donnant pas explicitement ce qu’il exige, le système d’enseignement exige uniformément de tous ceux qu’il accueille qu’ils aient ce qu’il ne donne pas".

Logiques d’aveuglement
Cette thèse est aujourd’hui, sinon bien connue, du moins fortement vulgarisée, et nombre de mesures et de dispositifs politiques (telles que la mise en oeuvre des ZEP) ou de préconisations pédagogiques (telles que la pédagogie différenciée) sont présentés comme visant à combattre les processus de [re]production des inégalités ; loin de l’"indifférence aux différences" dénoncée naguère par la sociologie critique, le système scolaire et ses différents professionnels seraient désormais très largement acquis à la prise en considération, à la reconnaissance, voire à la promotion des différences et de la diversité, et seraient ainsi mieux outillés pour oeuvrer à plus d’égalité.[...]

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sur le même thème :
Enseignement secondaire, enjeux et pratiques, N° 152, avril 2014

 

- Des mathématiques à l’école maternelle ? Pourquoi faire ? Comment les présenter dans des programmes ? , Joël BRIAND,
maître de conférence en mathématiques, Nouvelle Université de Bordeaux

article issu de :Pour que la maternelle fasse école. Du faire au comprendre : l’activité tremplin du développement
N° 154, octobre 2014, 7 euros

Qu’est-ce qu’enseigner aujourd’hui les mathématiques à l’école maternelle ? De quelles mathématiques s’agit-il ? Les programmes de l’école maternelle ayant fait disparaître toute référence, ou presque, aux disciplines, il est tentant de faire "découvrir le monde" aux élèves par une simple imprégnation culturelle.

Mais prenons l’exemple des premiers nombres : une imprégnation en permet-elle la construction ?
Les nombres sont tellement culturellement connus qu’il semble que leur construction paraisse aller de soi et que leur enseignement puisse se réduire à leur présentation en vue d’une familiarisation, d’une imprégnation. (Voir le comptage-numérotage qui, appris de façon mécanique, peut constituer un obstacles à la construction des premiers nombres).
C’est ignorer que leur construction se fonde sur une genèse, celle des grandeurs depuis la toute petite enfance, puis passe par une appropriation progressive d’ensemble de signes, de règles, de modes de raisonnement, à un âge ou la conservation des quantités n’est pas encore stabilisée.

Cela suppose donc, pour le professeur, d’acquérir une posture permettant de mettre en avant, non pas l’élève ou le savoir, mais "la situation comme système d’interactions de l’élève avec un milieu censé lui permettre de faire évoluer ses connaissances".
Il s’agit pour ce professeur de proposer des situations où les premiers nombres et leur désignation constitueront la solution optimale aux problèmes posés aux élèves.
On parle alors de de situation d’apprentissage par adaptation. [...]

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sur le même thème :
Pour que la maternelle fasse école, N° 150, octobre 2013

 

- Les familles populaires face à l’école : division du travail et inégalités, Pierre PERIER, professeur en sciences de l’éducation, Université Rennes 2

article issu de Dialogue : Familles, Ecole, Quartier pour une dynamique éducative
N° 146, octobre 2012,
10 euros

Depuis les années 1980, la montée des difficultés d’accès à l’emploi et les exigences nouvelles de qualification ont accentué le rapport d’interdépendance entre les familles et l’école. Celle-ci en appelle davantage à l’investissement et à la participation des parents selon un modèle de relation, le partenariat, inventé et institué par elle. La supposé "nécessité" de l’implication des familles vise principalement le suivi scolaire et le soutien des parents. Ces derniers attendent de leur côté que l’école assure la réussite de tous ou, du moins, l’évitement de l’échec.

L’accord sur les finalités a des implications quant à la répartition des rôles et des responsabilités des uns et des autres. Elle repose sur une nouvelle division du travail éducatif et scolaire dont les présupposés et impensés sont la source de malentendus et de différends, parfois difficilement surmontables, dans les quartiers populaires et de l’immigration en particulier.

Dépendance et sentiment d’impuissance
Depuis les années 1980, le poids croissant du capital scolaire sur les destins individuels et sociaux a changé les rapports des familles à l’école. Les uns, minoritaires, développent des stratégies de "choix" et de consumérisme face à une offre scolaire de plus en plus apparentée à un marché. Les établissements, filières, options guident les comportements de ces consommateurs d’école. Les autres, familles populaires majoritairement, prennent conscience de l’enjeu scolaire sans connaître les règles du jeu ni disposer des ressources suffisantes ou les plus efficaces (culturelles, économiques...) pour "jouer" au mieux de leurs intérêts.[...]

Lire l’article

sur le même thème :
Transmettre. Enjeux sociaux et pratiques éducatives engagés, N° 136, avril 2010

Les suppléments en ligne

• Dialogue N° 156 - Savoir et création : un couple indissociable ?
• Dialogue N° 155 - Réussir du collège au lycée : quelle approche des savoirs ?
• Dialogue N° 144 - Education et politique : histoire ancienne, Enjeux d’avenir
• Dialogue N° 142 - L’ordinaire de la classe
• Dialogue N° 141 - Avons-nous encore besoin de pédagogie ?
• Dialogue N° 140 - La morale (qu’) en faire (?)

Extrait de gfen.asso.fr  : Articles en ligne

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