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Bouches-du-Rhône : les collèges REP+ sont touchés par une diminution de leur DHG (communiqué du SE-Unsa). Le recteur s’explique. Le Quotidien des ZEP demande à ses lecteurs de lui signaler d’éventuelles situations similaires

9 février 2016

Additif du 09.02.16
Collège : Dans les Bouches-du-Rhône, le rectorat promet d’ajuster les DHG à la rentrée

"On a remis à plat les dotations entre les collèges". Interrogé par le Café pédagogique, Bernard Beignier, recteur d’Aix-Marseille, confirme le mode de calcul des dotations horaires (DHG) présenté par le Se-Unsa le 8 février mais estime que c’est celui qui est utilisé chaque année.

"On part de l’estimation du nombre d’élèves à la rentrée et on ajuste à la rentrée", nous a-t-il dit. "Il s’est avéré que lors de la rentrée 2015 des collèges ont eu des moyens supérieurs à leurs effectifs. On les a maintenus mais on réactualise maintenant". Le recteur précise qu’il tiendra compte à la rentrée de la réalité des effectifs et que "les engagements ministériels seront tenus".

Cela risque-t-il de renforcer l’opposition à la réforme comme le craint le Se-Unsa ? Le recteur espère que non et promet de regarder de près chaque cas. Une question reste mystérieuse : si le rectorat a des postes en plus et qu’on en récupère en REP+ c’est donc que les postes vont vers les collèges favorisés ? "Non" affirme le recteur tout en disant que les postes vont bien essentiellement vers des collèges.

Extrait de cafepedagogique.net du 09.02.16 : Bouches-du-Rhône : La réforme contre les collèges REP

 

Après cinq heures de discussion en CTSD, l’UNSA Education constate des désaccords de fond avec M. le DASEN des Bouches-du-Rhône sur les repères servant à calculer la répartition de la DHG. Pour l’UNSA Education, les moyens attribués doivent l’être à partir de la réalité constatée dans les collèges au moment des rentrées scolaires après stabilisation des effectifs et remontée des VS fin septembre 2015.
Une autre façon de calculer serait incompréhensible par des collègues qui dans leur établissement ont constaté la réalité des effectifs et de leur dotation en septembre 2015.

L’UNSA Education constate par ailleurs, que contrairement aux engagements de notre ministre de l’Education nationale, environ 30,8 % des collèges – 42 sur 136 (et plus spécifiquement des collèges en Education prioritaire) n’ont pas obtenu le maintien de leur DHG.

En conséquence, l’UNSA Education a voté contre la répartition de la DHG des collèges du 13 même si globalement le nombre de postes sur les collèges dans les Bouches-du-Rhône est en augmentation (et aurait pu permettre une répartition différente). Le SE-Unsa appelle à la mise en place après les vacances scolaires d’une coordination des collèges ayant une baisse de leurs moyens afin d’envisager des actions concertées sur ce sujet.

A cet effet, à l’échelle nationale, la création de 4000 postes sur deux années a été actée par le Ministère de l’Education nationale. Pour la rentrée prochaine, les collèges d’Aix-Marseille disposeront de 77 postes supplémentaires alors que l’effectif des collégiens de l’Académie est en légère baisse (-214 élèves). Dans notre département des Bouches-du-Rhône, ce sont 55 postes supplémentaires qui viendront abonder la DHG départementale pour les collèges. Même si ce n’est pas suffisant, cette évolution va elle aussi dans le bon sens.

Le collège français ne peut plus attendre. Pour la réussite de la réforme, il est primordial que la prochaine rentrée scolaire s’effectue dans les meilleures conditions possibles. Les propos de notre ministre de l’Education nationale se veulent rassurants : « A effectifs constants, aucune baisse de DHG ne doit être constatée dans les collèges ». Il est désormais temps de passer des paroles aux actes.

Nous reconnaissons l’effort effectué en direction des SEGPA et nous constatons qu’il est aujourd’hui possible, avec les moyens dont nous disposons, de maintenir tous les H/E de tous les collèges des Bouches-du-Rhône tout en augmentant de façon significative les DHG de certains collèges.

Or, il a été annoncé que 36 collèges sur 136, soit plus de 25 % auraient un H/E en baisse (dont 23 avec au moins une baisse de 10h). Les collèges REP+ seraient particulièrement touchés, 18 collèges sur 27, soit plus de 66 %, (dont 12 avec au moins une baisse de 10 h). C’est toute une partie de la réforme de l’Education prioritaire qui serait remise en cause. Par ailleurs, nous souhaitons que la répartition soit effectuée dans une volonté de transparence et d’équité. Que l’on dise clairement la méthodologie employée, les indicateurs utilisés.

Les enjeux sont aujourd’hui trop importants. L’UNSA Education ne pourrait accepter un jonglage comptable qui reviendrait à garantir sur le papier des moyens qui ne se retrouveraient pas sur le terrain. Ce serait incongru, mal venu et contre-performant. Pour cela, il nous paraît primordial de prendre comme référence les moyens et les effectifs à la rentrée 2015 qui correspondent à la réalité vécue par tous et de les comparer avec le projet proposé par le CTSD de février 2016. Il est par ailleurs nécessaire, de signifier que les dotations doivent évoluer proportionnellement à la variation des effectifs.

C‘est à ces conditions que l’UNSA Education apportera son soutien à cette répartition ou à l’inverse la dénoncera. Notre fédération s’est engagée pleinement dans le soutien de la réforme actuelle parce que le collège est en état d’urgence. Nous n’hésiterons pas un instant à poursuivre cet engagement pour que tous les moyens soient utilisés au mieux de l’intérêt des élèves, des personnels d’enseignement et d’éducation, pour que les changements attendus puissent se concrétiser et que nous nous dirigions enfin vers un collège moins injuste et plus efficace.

Extrait de sections.se-unsa.org du 03.02.16 : Compte-rendu du CTSD 13 du 03 février 2013

 

"La réforme se met en place au détriment de l’Education prioritaire".
Partisan de la réforme du collège, Guillaume Pellé, responsable Education prioritaire du Se-Unsa des Bouches-du-Rhône, n’en revient pas. La promesse ministérielle de maintenir au minimum les moyens existants dans les collèges n’est pas tenue. Et les suppressions d’heures frappent en premier lieu les collèges REP. La réforme trahirait-elle ses partisans ?

Deux collèges REP sur trois touchés
Selon le Se-Unsa, 42 collèges des Bouches-du-Rhône sur 136, soit près d’un sur trois verra sa dotation horaire (DHG) baisser à la rentrée 2016. Cette baisse de moyens devrait concerner 18 collèges REP et REP+ soit les deux tiers de l’éducation prioritaire.

"On a porté la réforme sur le terrain à la lumière de l’engagement de la ministre", nous a dit Guillaume Pellé. "On a expliqué cet engagement. Or le compte n’y est pas. La réforme se met en place au détriment de l’Education prioritaire ".

Une promesse ministérielle
Le département reçoit pourtant 55 postes supplémentaires à la rentrée 2016, ce qui est un effort pour un département où les effectifs élèves augmentent lentement (+102 élèves). La hausse du nombre de postes aurait du largement garantir les enveloppes horaires des collèges. D’autant que la ministre s’y est engagée, promettant au minimum le maintien des moyens à effectifs élèves constants.

C’est donc sur la définition des effectifs élèves que le Dasen s’appuie pour justifier la baisse des enveloppes horaires. Selon le Se-Unsa, l’administration compare l’évolution des prévisions 2015 et 2016 au lieu de comparer les effectifs réels 2015 et les prévisions 2016. Des collèges pour lesquels on a fait des estimations trop hautes en 2015 se voient retirer des moyens alors que les effectifs attendus en 2016 sont stables ou légèrement en hausse. "Les collègues ne peuvent pas comprendre cela", nous dit G Pellé.

"On a trop donné à l’éducation prioritaire"
Où vont les 55 postes supplémentaires ? Selon G Pellé, le département avait du retard dans la dotation des Segpa et cela peut consommer une partie des nouveaux moyens. Mais pour expliquer une telle baisse, "il faut que des heures soient données aux autres collèges", nous dit G Pellé, entendez les collèges qui ne sont pas en éducation prioritaire.

Pire encore, il a le sentiment d’un retour de balancier aux dépens de l’education prioritaire. "On a l’impression qu’on commence à se dire qu’on a donné un peu trop de moyens à l’éducation prioritaire".

Des mesures qui donnent raison aux opposants à la réforme
"On est persuadé que la réforme est positive", nous dit-il. Mais les enseignants ne peuvent pas comprendre qu’on diminue la dotation des collèges REP. Il faut vite désamorcer une situation qui pourrait déboucher sur une mobilisation contre la réforme".

C’est que les mesures prises dans les Bouches du Rhône semblent confirmer les prévisions des opposants à la réforme : des pertes d’heures alors que le budget prévoit des créations de postes, des engagements pas tenus et des politiques remises en question d’une année sur l’autre

Extrait de cafepedagogique.net du 08.02.16 : Bouches-du-Rhône : La réforme contre les collèges REP

 

Note du QZ : Le Quotidien des ZEP demande à ses lecteurs de lui signaler d’éventuelles situations similaires (anonymat garanti).
ozp[at]ozp.fr

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