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"La carte scolaire a ses limites et aucune alternative sérieuse n’a été présentée." Mieux vaudrait un "recentrage" du nombre de ZEP (Luc Bronner dans Le Monde)

27 novembre 2005

Extrait du « Monde » du 27.11.05 : Les ghettos et le rejet de la mixité sociale

Dans l’analyse immédiate de la crise des banlieues, la politique de la ville fait figure de coupable facile. Les arguments ne manquent pas qui critiquent l’incapacité des pouvoirs publics à empêcher la constitution de ghettos sociaux et ethniques aux portes des villes françaises. Mais une série de recherches récentes montre que le renforcement des ghettos français s’explique d’abord par le comportement de fuite des classes moyennes et supérieures qui ne veulent pas prendre le risque de la mixité sociale. Par leurs choix résidentiels et scolaires, les Français, singulièrement les classes moyennes, tentent de conjurer le risque de déclassement social et de maintenir l’espoir d’une ascension future. Et renforcent, bien malgré eux, la ghettoïsation de certains quartiers.

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Cœur du problème

Face à l’acceptation théorique de la mixité sociale, mais à son refus concret, les pouvoirs publics ne peuvent pas grand-chose pour redonner confiance dans les établissements populaires. La sectorisation des collèges montre ses limites, aucune solution alternative sérieuse n’a jusque-là été proposée. La constitution de classes de niveau, pour retenir les élèves issus de milieux favorisés, est pratiquée dans certains collèges mais reste interdite par les textes officiels. Les expériences de création de filières d’excellence paraissent intéressantes pour attirer les meilleurs élèves mais n’ont pas, pour l’instant, dépassé le stade expérimental. Le renforcement des moyens attribués aux zones d’éducation prioritaires semble le plus efficace, mais suppose, de l’avis des experts, un recentrage sur le coeur du problème, et non pas, comme aujourd’hui, sur 20 % des élèves.

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Luc Bronner

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