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Une réforme des ZEP est lancée par le gouvernement dans un projet de "loi de l’égalité des chances"

26 novembre 2005

Extrait du « Figaro » du 26.11.05 : Le gouvernement prépare une réforme des ZEP

Dominique de Villepin annoncera jeudi des « mesures qui lui paraissent essentielles » dans le domaine de l’éducation

Le Premier ministre a déjà annoncé le 7 novembre l’instauration de l’apprentissage dès 14 ans, au lieu de 16 ans. Cette mesure, dont les modalités devraient être précisées la semaine prochaine, devrait relever du projet de loi sur l’égalité des chances.

Avant l’âge de 16 ans, un jeune ne peut légalement pas bénéficier d’un contrat de travail. Une telle mesure suppose donc une réforme législative et une révision du Code du travail. « L’apprentissage junior initial », avec possibilité pour le jeune de conclure un contrat d’apprentissage à l’âge de 15 ans, et non pas 14 ans. Ces jeunes ne devraient pas forcément rester au collège, mais effectuer leur scolarité en centre de formation des apprentis (CFA) ou en lycée professionnel tout en pouvant réintégrer, lorsqu’ils le souhaitent, le système classique. Les ministres en charge du dossier, Gérard Larcher et Gilles de Robien, devraient proposer une période « Stabilité des professeurs ».

Le gouvernement se penche également sur les zones d’éducation prioritaires (ZEP).

Plusieurs interrogations se posent alors qu’une relance des ZEP a été annoncée d’ici au mois de janvier par Gilles de Robien.

 Comment concevoir un meilleur soutien scolaire dans les ZEP ?

 Les moyens doivent-ils être concentrés sur les sites les plus difficiles, alors que 900 sites sont aujourd’hui classés en ZEP, soit trois fois le nombre initial ?

 Faut-il réduire le nombre d’enfants dans les classes les plus difficiles ?

A Matignon, on estime que le débat ne se pose pas en ces termes : « Quel que soit le nombre, quand une classe est de niveau faible et homogène, les élèves stagnent. En revanche, une classe mélangeant bons et mauvais éléments progresse davantage », y assure-t-on.

A Matignon, on estime que la « clef » d’un dispositif plus efficace est celui de la stabilité des professeurs. Le gouvernement souhaite déterminer comment inciter les enseignants à s’engager dans les établissements difficiles. « Il ne s’agit pas d’y envoyer les professeurs les plus expérimentés », explique-t-on dans l’entourage du premier ministre. Il s’agirait surtout de mieux former les enseignants.

Gilles de Robien a récemment précisé que le cahier des charges des futurs enseignants devait comprendre une dimension « enseignement en éducation prioritaire ». Il s’agit aussi de faire en sorte que les enseignants ayant enseigné quelques années en ZEP y reviennent, avait-il indiqué. Des bonifications pourraient être accordées à ceux qui décident d’y rester plus longtemps, ou d’y revenir. Le système d’orientation scolaire pourrait également être réexaminé

Marie-Estelle Pech

Extrait du « Figaro » du 25.11.05 : Villepin veut garantir l’égalité des chances

Donner une « vision positive » des banlieues : après les violences urbaines qui ont secoué bon nombre de quartiers sensibles, le premier ministre se rend, pour la troisième fois ce matin, dans une cité défavorisée, à Meaux (Seine-et-Marne). La dernière visite, à Strasbourg en fin de semaine dernière, lui avait permis de calmer le débat sur l’immigration et la polygamie au sein de sa majorité. Inquiet du « climat anti-Bougnoules » - l’expression est de son entourage - qui se répand à droite, le chef du gouvernement a cru bon de rappeler qu’il ne fallait pas « faire d’amalgame ».

Une semaine plus tard, Dominique de Villepin se déplace donc à Meaux avec le but affiché de « montrer que certaines choses marchent et avancent » dans ces banlieues. Accompagné de Jean-Louis Borloo (Cohésion sociale) et de Jean-François Copé (Budget) dont c’est la ville, il devrait rencontrer habitants, fonctionnaires, commerçants ou responsables d’associations. Autant de gens qui aspirent à travailler et à habiter de façon normale dans ces quartiers et forment une sorte de « majorité silencieuse ».

L’apprentissage à 14 ans en suspens

Le premier ministre visitera le quartier de Beauval, dont une partie va faire l’objet d’une rénovation urbaine, avec destruction d’une tour puis construction d’un « habitat à visage et à taille humains ». « On a remarqué que là où l’on a détruit des barres d’immeubles puis rebâti, les tensions ont été bien moindres pendant la crise », affirme-t-on à Matignon.

Ce nouveau déplacement sur le terrain sera l’occasion pour le premier ministre de valider son plan d’action pour les banlieues, présenté au plus fort des émeutes, le 8 novembre, à l’Assemblée nationale. Annoncé dans l’urgence, et de façon un peu brouillonne - certains membres du gouvernement ont même découvert des mesures qui concernaient leur ministère à la télévision -, le plan devrait faire l’objet d’un projet de loi dit de l’égalité des chances.

 Préfets à l’égalité des chances,
 agence de l’égalité des chances,
 service civil volontaire,
 implication des grandes écoles dans les quartiers
 ou, encore, possibilité d’entrer en apprentissage dès l’âge de 14 ans,

devraient former l’ossature de ce texte législatif.

Depuis quinze jours, les ministres concernés - dont Jean-Louis Borloo, Catherine Vautrin et Azouz Begag - planchent en réunion interministérielle. L’objectif est de présenter un texte en conseil des ministres, sans doute le 21 décembre.

La question de savoir si l’apprentissage à 14 ans serait ou non contenu dans le projet reste en suspens. La mesure est étudiée par les partenaires sociaux et le temps pourrait manquer pour aboutir à une solution acceptable par les enseignants, les parents, et les entreprises. Mais avec ou sans l’apprentissage, le texte de loi devrait, en tout état de cause, être rapidement transmis au Conseil d’Etat.

(...)

Claire Bommelaer

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