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Émeutes : 500 millions d’euros de facture (Le Figaro)

20 novembre 2005

Extrait du « Figaro » du 19.11.05 : Émeutes : 500 millions d’euros de facture

(...)

Chaque jour qui passe, on prend dix millions d’euros dans la tête. Christian Ottavioli, responsable de la cellule d’urgence mise en place par la SMACL (mutuelle d’assurance des collectivités locales), n’avait guère le sourire aux lèvres, ces derniers temps. Sa mission ? Dresser quotidiennement le bilan des violences urbaines signalées par les adhérents de la mutuelle, qui assure 81% des villes françaises de plus de 20 000 habitants. Et tenter de chiffrer l’ampleur des indemnisations à prévoir. Il faudra bien sûr dépêcher des experts sur place pour obtenir une estimation précise des dégâts, mais d’ores et déjà, les équipes de la SMACL, à Niort, font les premiers comptes, calculette en main. Le gymnase incendié, comme la classe de maternelle, s’évaluent à raison de 1 500 euros du mètre carré, la voiture incendiée à 3 500 euros.

Là, on parle de 500 000 euros, ailleurs de plus de 1 million d’euros comme à Brie-Comte-Robert (77) où un gymnase de 900 mètres carrés a pris feu le 8 novembre. Deux jours plus tard, des jeunes faisaient flamber les locaux de la police de Saint-Omer : 300 000 euros de dégâts estimés. A Sélestat (67), l’incendie des ateliers municipaux devrait coûter 1 850 000 euros (pas de chance, c’est là que la municipalité garait ses chars fleuris...). Près de 2 millions d’euros : c’est aussi le prix de la salle des sports Pierre-de-Coubertin, à Dunkerque, qu’il faudra rebâtir sur un tas de cendres. L’incendie du théâtre des Louvrais, à Pontoise, devrait coûter plus cher encore : on parle de 3 millions d’euros !

La facture indirecte de toute cette violence sera lourde : investissements reportés, voyages touristiques annulés... La France, première destination touristique au monde avec 75 millions de visiteurs par an, le restera-t-elle ? Dernièrement, la Maison de la France a lancé une grande campagne de séduction auprès des touristes chinois pour les inciter à venir découvrir notre pays. En auront-ils seulement l’envie désormais ? Aux oreilles des étrangers, les termes « état d’urgence » et « couvre-feu » n’incitent guère à s’aventurer sur les chemins de la « douce France »...

Gilles Denis, Christophe Doré, Stéphanie Marteau, Ghislain de Montalembert et Aziz Zemouri.

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