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De Villepin pour une réorganisation et une relance de l’éducation prioritaire

9 novembre 2005

Extrait du site du Premier Ministre, le 09.11.05 : Etat d’urgence : déclaration du Premier ministre à l’Assemblée nationale

(...)

Je voudrais insister sur l’enjeu majeur pour notre République : l’éducation.

• Il faut avoir le courage de regarder les choses en face. Pour notre République qui a fait de l’obligation scolaire l’un de ses principes fondateurs et la voie de l’intégration, avoir 15 000 enfants qui ne vont pas à l’école dans notre pays, 15 000 enfants dont les chances sont sérieusement compromises, ce n’est pas acceptable. Avoir autant d’enfants en situation d’échec scolaire grave, qui ne sont plus en mesure de suivre les cours et qui renoncent à l’acquisition de nouvelles connaissances, ce n’est pas acceptable.

• Depuis plusieurs jours, j’ai rencontré des enseignants, des chefs d’établissement, des infirmières scolaires, des conseillers d’orientation. Je les ai écoutés. Je les ai entendu réclamer des solutions pragmatiques et justes. Le statu quo n’est pas une solution. L’engagement sans relâche des professeurs des écoles, des collèges et des lycées au service de l’égalité des chances nous oblige. Vous me trouverez toujours du côté de ceux qui servent la République et qui défendent sans cesse son idéal d’égalité et de fraternité.

• Je veux renforcer le soutien scolaire aux élèves en difficulté.

Cela passe par une réorganisation et une relance de l’éducation prioritaire : j’ai demandé à Gilles de ROBIEN de me faire des propositions dès le début de l’année prochaine.

Pour répondre à l’urgence, j’ai décidé d’augmenter le nombre d’assistants pédagogiques dans les collèges : dès janvier 2006, 5000 postes d’assistants pédagogiques seront créés pour les 1200 collèges des quartiers sensibles.
Enfin je doublerai le nombre d’équipes de réussite éducative prévues par le plan de cohésion sociale : il y en aura 1000 à la fin de 2007.

Mais cela n’exonère pas les parents de leurs responsabilités : eux aussi ont leur rôle à jouer, eux aussi ont l’obligation de veiller à ce que leurs enfants se rendent à l’école et respectent les règles de la République.

• Je veux également construire de nouveaux parcours pour les élèves qui ne se retrouvent pas dans le système actuel.

J’ai proposé que les élèves qui le souhaitent puissent entrer en apprentissage dès l’âge de 14 ans. C’est une nouvelle chance pour des jeunes qui vont d’échec en échec. C’est une nouvelle exigence qui permettra de faire rentrer les jeunes dans un programme éducatif plus précis et plus motivant. Je préfèrerai toujours voir un jeune s’épanouir dans une activité qui lui plaît, que de le laisser en butte à des difficultés insurmontables et désespérantes. Chacun sa voie, chacun son chemin.

Bien entendu nous devrons adapter le dispositif pour permettre à chacun d’avoir accès au socle de connaissances fondamentales, en prévoyant par exemple des allers et retours plus fréquents entre l’entreprise et l’école.
La mise en œuvre de ce nouveau dispositif fera donc l’objet d’une concertation approfondie.

• Mais il y a aussi dans les collèges de ces quartiers beaucoup d’enfants qui s’accrochent, qui veulent s’en sortir, mais qui pourtant ont du mal à accéder aux meilleurs établissements et aux meilleures filières : ils doivent être mieux informés, ils doivent être davantage encouragés et nous allons les aider. J’ai donc décidé de multiplier par trois le nombre des bénéficiaires de bourses au mérite. Il y en a moins de 30 000 aujourd’hui : ils seront 100 000 à la rentrée 2006.

Nous ouvrirons également dix internats de réussite éducative supplémentaires, pour accueillir les élèves les plus prometteurs et les plus motivés.

Ces mesures doivent permettre aux élèves des milieux défavorisés d’avoir accès comme n’importe quel autre élève méritant aux classes préparatoires et aux grandes écoles. La mixité sociale, c’est cela aussi. Je vais demander aux étudiants et aux élèves de première année des grandes écoles de venir partager leur expérience dans les établissements d’éducation prioritaire, comme le font les étudiants de l’ESSEC. Je demande également aux Grandes écoles de s’ouvrir davantage aux élèves issus de ces quartiers, sur le modèle de ce que fait Sciences Po.

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