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Extrait de « L’Humanité » du 07.11.05 : Les colères des banlieues
« Un désespoir immense... », résume Vincent, vingt et un ans. Voilà une semaine que la Seine-Saint-Denis s’est embrasée. Dans la nuit de jeudi à vendredi, au moins 150 véhicules ont été incendiés dans ce seul département. Il y en avait autant la veille. La mort de deux adolescents, électrocutés dans un transformateur d’EDF à Clichy-sous-Bois, jeudi 27 octobre, après un contrôle de police, doublée des provocations de Nicolas Sarkozy, a cristallisé une colère qui n’attendait qu’un signal pour se réveiller. Et déclenché une véritable guérilla dont on peine à voir le bout.
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Le malaise est profond. Et la défaillance des pouvoirs publics évidente. « Sur l’ensemble de la Seine-Saint-Denis, il manquait 160 postes d’enseignants à la rentrée. Aujourd’hui, 80 sont encore vacants », fait remarquer un directeur d’école. Un comble, alors que les besoins sont énormes. À Clichy-sous-Bois, les trois collèges et le lycée sont classés en zone d’éducation prioritaire depuis 1995. « C’est bien, poursuit notre directeur, sauf que l’éducation nationale a supprimé dans le même temps les classes de perfectionnement qui permettaient de faire des parcours plus individualisés. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. » Le niveau scolaire en primaire est faible. Très faible. La moyenne des évaluations nationales en CE2 et en sixième est en dessous de celle de l’ensemble des autres ZEP.
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