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Santé des enfants : amélioration mais persistance d’inégalités sociales concernant l’obésité et les soins bucco-dentaires. La nouvelle loi Santé à l’épreuve des quartiers

17 février 2015

« Globalement bon », c’est le niveau de l’état de santé de la population française comparé aux autres pays développés, selon un rapport publié hier par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).
Extrait de maire-info.com du 13.02.15 : Etat de santé des Français « globalement bon » mais des disparités sociales et territoriales toujours « importantes »

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EXTRAITS
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Prévalences du surpoids et de l’obésité en grande section de maternelle, CM2 et troisième.

D‟après l’enquête nationale de santé réalisée en milieu scolaire, 8,7 % des élèves scolarisés en grande section de maternelle (5-6 ans) en 2012-2013 étaient en surpoids et 3,5 % étaient obèses. A cet âge, la prévalence du surpoids et de l‟obésité est plus élevée pour les filles (respectivement 9,7 % et 3,8 %) que pour les garçons (7,3 % et 3,1 %). Les enquêtes réalisées en 2007-2008 auprès des classes de CM2 et des adolescents des classes de 3ème (2008-2009) rapportent que respectivement 14,8 % et 13,7 % étaient en surpoids et que l‟obésité concernait 4,0 % et 3,9 % des élèves. Les différences par sexe ne sont pas significatives à ces âges (tableau 1).

Ces enquêtes mettent en évidence de fortes inégalités sociales, la prévalence de l‟obésité est toujours plus élevée parmi les enfants dont le père est "ouvrier" que parmi ceux dont le père est « cadre » (tableau 2). La proportion d’enfants obèses s‟élève ainsi respectivement à 4,5 % (pour les ouvriers) contre 1,2 % (pour les cadres) en grande section de maternelle, à 5,8 % contre 0,8 % en CM2 et 5,5 % contre 1,6 % en classe de 3ème.
De fortes disparités territoriales sont également rapportées : Surpoids et obésité touchent plus fréquemment les zones d‟études et d‟aménagement du territoire (ZEAT) du Nord et de l‟Est, ainsi que les Dom. La ZEAT Méditerranée présente également des prévalences élevées, en particulier parmi les adolescents des classes de 3ème. La ZEAT Ouest apparait plus épargnée (tableau 3).

Pour les trois groupes d‟âges, les enquêtes menées au cours des 15 dernières années témoignent d‟une stabilisation du surpoids et de l‟obésité pour les enfants et adolescents des classes de CM2 et 3ème et d‟un recul significatif du surpoids entre 2000 et 2006 pour les plus jeunes (grandes sections de maternelle) (tableau 4).

SYNTHÈSE. Depuis les années 2000, les prévalences du surpoids et de l‟obésité ont tendance à se stabiliser, voire à marquer un léger recul parmi les plus jeunes. Cette stabilisation est s’accompagne néanmoins de fortes inégalités à la fois sociales et territoriales

 

[Page 283] Santé bucco-dentaire chez les enfants et adolescents

Indicateurs
Proportion d’enfants indemnes de caries en grande section de maternelle (GSM), CM2 et 3ème
Le recul de la prévalence des caries se poursuit durant les années 2000, notamment pour les élèves de CM2 et les collégiens des classes de 3ème (tableau 1). En grande section de maternelle, le pourcentage s‟élève à 83 % en 2006. Ces progrès sont liés à de nombreux facteurs, tels qu’une meilleure hygiène buccodentaire, l‟effet préventif des fluorures, le scellement prophylactique des sillons sur les 1ére et 2éme molaires aux âges clés d‟apparition des caries (6 ans et 12 ans) ou encore les incitations à une consommation modérée d‟aliments et boissons sucrées.
Cette évolution favorable ne s’est pas accompagnée d’une réduction des inégalités sociales. Quelque soit l‟âge, les enfants d‟ouvriers ont plus fréquemment des atteintes carieuses que ceux de cadres. Dès six ans, 29 % des enfants d‟ouvriers ont au moins une dent cariée contre 8 % des enfants de cadres, en CM2 les pourcentages s‟élèvent respectivement à 53 % et 26 % (graphique 1). Entre 2005 et 2008, le recul de la prévalence des caries a été plus important chez les enfants de cadres que chez les enfants d‟ouvriers (tableau 1).

Proportion d’enfants avec caries non soignées en grande section de maternelle (GSM), CM2 et 3ème
En présence de carie(s), le recours aux soins varie selon l’âge. Il est plus faible à six ans, où seuls 6 % des enfants ont leurs dents cariées soignées ; il augmente ensuite pour concerner 25 % des enfants en CM2 puis 35 % des adolescents de 3ème (graphique 1). La faible prise en charge des plus jeunes suggère une méconnaissance de l’intérêt de soigner les dents temporaires. Les différences sociales observées à 6 ans perdurent ensuite en CM2 et 3ème. En grande section de maternelle, parmi les enfants ayant des dents cariées, 5 enfants de cadres sur 10 ont des dents non traitées contre 8 enfants sur 10 chez les ouvriers. En classe de 3ème, les enfants d‟ouvriers sont 3 fois moins soignés que ceux des cadres.
Le traitement 284
des dents cariées a peu progressé au cours des années 2000 et ne s‟est pas accompagné d’une réduction des inégalités sociales.
Proportion d’enfants ayant consulté au moins une fois un chirurgien dentiste au cours de l’année suivant leur 6ème anniversaire
En 2012, 47 % des enfants ayant droit du régime général de l’assurance maladie ont consulté au moins une fois un chirurgien-dentiste dans l‟année suivant leur sixième anniversaire. Ce pourcentage est en nette progression depuis 2006, année de l‟instauration de la visite de prévention proposée par l’assurance maladie (tableau 2). Ce programme de prévention qui couvre la prise en charge à 100 % de la consultation et des soins dispensés dans les 6 mois suivant l’examen, hors orthodontie, offre un accès aux soins à tous les enfants des classes d‟âges concernées (6, 9, 12, 15, 18 ans).

SYNTHESE D’après les enquêtes en milieu scolaire, entre 2000 et 2009, l’état de santé bucco-dentaire s’est amélioré sans toutefois s‟accompagner d’une réduction des inégalités sociales. Observables dés la grande section de maternelle, elles perdurent en CM2 et en 3ème aussi bien au niveau de la fréquence des dents cariées que de leur prise en charge.
L’accès au chirurgien-dentiste, facilité par les consultations de prévention proposées par l’assurance maladie, a permis, en 2012, à 47 % des enfants de 6 ans de consulter au moins une fois dans l’année suivant leur 6ème anniversaire contre 15 % en 2007, année de montée en charge.

 

Les nouveaux textes sur la politique de la ville les ont débaptisées, on ne doit plus les appeler zones urbaines sensibles (ZUS). Le premier ministre les a qualifiées de zones d’apartheid, ce qui fait polémique. Un constat, lui, ne fait pas débat : ces territoires cumulent les mauvais indicateurs de précarité. Proportion de populations d’origine étrangère, taux de chômage, taux de pauvreté, taux de familles monoparentales sans emploi, taux de population sans aucun diplôme et taux d’illettrisme y sont nettement plus dégradés que dans les autres quartiers urbains.

L’état de santé ressenti, les taux de couverture vaccinale, les taux d’obésité chez les enfants ou la prévalence de caries dentaires non soignées y sont également moins bons qu’ailleurs sur le territoire national. Pour prendre en charge ces problèmes de santé, le déséquilibre est patent concernant la médecine générale entre les ex-ZUS et les quartiers favorisés des principales agglomérations ; il est majeur si on s’intéresse à l’offre de soins dentaires.

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/02/09/la-future-loi-de-sante-a-l-epreuve-des-quartiers_4572911_1650684.html#CeHogvTFRfruGWU1.99

Extrait de lemonde.fr du 09.02.15 : La future loi de santé à l’épreuve des quartiers

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