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Le 6 novembre sur France 3 Alsace, Bourgogne et Franche-Comté et le 20 novembre 2014 sur France 3 Nord-Pas-de-Calais et Picardie, « L’enfer… il est dans ma classe ! », documentaire tourné au collège ECLAIR Jean Moulin de Montceau-les-Mines

5 novembre 2014

« L’enfer… il est dans ma classe ! » de Virginie Saclier, diffusé le 6 novembre à 8h50 sur France 3 Alsace, Bourgogne et Franche-Comté. Et le 20 novembre à 8h50 sur France 3 Nord-Pas-de-Calais et Picardie.
Une coproduction France 3 Bourgogne et Aximée productions
Avec la participation du Centre national du cinéma et de l’image animée

Entretien avec Virginie Saclier

Pourquoi avoir réalisé un documentaire sur le harcèlement scolaire ?

J’ai déjà réalisé un petit film sur le harcèlement à l’école, en 2012, pour la chaîne de télévision éducative Cap Canal. À l’époque, je me suis rendue compte que les adolescents parlaient plutôt facilement de ce sujet. J’avais donc envie de décrypter plus en profondeur le mécanisme du harcèlement scolaire. Plus récemment, mon neveu y a été confronté et ça m’a décidé à réaliser ce documentaire.

Comment êtes-vous parvenu à libérer la paroles des élèves harcelés ?

Cela m’a pris trois semaines, en comptant la préparation et les autorisations à obtenir pour tourner dans le collège [ECLAIR] Jean Moulin à Montceau-les-Mines… Le sujet n’a pas été plus difficile à traiter qu’un autre, mais il a fallu faire encore plus attention sur le plan éthique, notamment pour recueillir la parole des enfants. Les élèves harcelés qui témoignent considèrent qu’ils ont tourné la page. Ils sont sortis de la spirale de violence dans laquelle ils étaient enfermés. Sauf mon neveu qui, au moment du tournage, était encore en train de se faire harceler. Le harcèlement « ordinaire » est un problème auquel sont confrontés la plupart des élèves. Pour preuve, tous avaient une idée sur la question, ce qui m’a facilité la tâche.

Pourquoi ne pas avoir aussi interrogé des « harceleurs » ?

Il y en a une qui témoigne à la fin du documentaire. Elle a été harceleuse, il y a quelques années. La difficulté, c’est que les harceleurs n’ont souvent pas conscience qu’ils font mal aux autres. De la même façon, les victimes ne se rendent pas toujours compte de l’enfer qu’elles vivent. Elles analysent le processus du harcèlement, mais ne voient pas le rôle qu’elles jouent à l’intérieur. Il existe une forme de déni.

Qu’avez-vous appris sur le harcèlement scolaire qui, selon le ministère de l’Education nationale, toucherait 1 élève sur 10 à l’école et au collège ?

Ce taux a été calculé à partir de critères très précis mais sur le terrain, l’ampleur du phénomène est difficile à quantifier. J’ai cependant eu le sentiment que beaucoup d’élèves y ont déjà été confrontés. Ce qui m’a le plus étonné, ça a été la découverte de l’existence de « protecteurs », des élèves assez charismatiques et interventionnistes. Les enfants m’ont souvent parlé de ce 4e acteur du harcèlement scolaire, après le harceleur, la victime et les spectateurs. Ce sont des « chevaliers » de la cour de récréation. Le problème, c’est qu’on ne peut pas leur donner l’épée en fermant les yeux. Il faut trouver un juste milieu.

Pour contrer le harcèlement, la médiation par les pairs vous semble-t-elle une bonne idée ?

Oui, c’est une très bonne solution. La meilleure étant d’éduquer les enfants à ne pas être des spectateurs du harcèlement. Il faut leur expliquer que ce n’est pas normal et qu’ils ont le droit de dire « stop » et d’en parler à un adulte. Il est utile de leur rappeler que lorsqu’il y a un groupe, il y a un chef. Et ce dernier peut vouloir renforcer sa position en s’en prenant à un autre élève. Malheureusement, trop d’adultes ont tendance à baisser les bras et à considérer que c’est un problème de jeunesse.

Charles Centofanti

Présentation du film sur France 3 Bourgne

Extrait de vousnousils.fr du 05.11.2014 : Harcèlement scolaire : « j’ai découvert l’existence de protecteurs »

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