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"Passer les frontières sociales. Comment les « filières d’élite » entrouvrent leurs portes", Paul Pasquali (Fayard, 2014). Deux notes de lecture et une interview

28 mai 2015

[...] Dans cet ouvrage, adapté d’une thèse de doctorat en sociologie soutenue en 2013, Paul Pasquali décrit et analyse les trajectoires de jeunes lycéens de ZEP passés entre 2002 et 2007 par une classe préparatoire réservée aux bacheliers ZEP, dispositif qu’il appelle « prépa sup-expé ». Cette classe préparatoire, située dans un prestigieux lycée du centre-ville[2] abritant plusieurs classes préparatoires, a ouvert en 2002 ; elle permet à des lycéens venant de trois lycées ZEP des quartiers populaires de la ville de préparer des concours accessibles après le bac (ceux des Instituts d’Etudes Politiques, à l’exception de Sciences Po Paris, et celui d’une école de commerce), ou de postuler ensuite dans une classe préparatoire. Ce dispositif de discrimination positive visant à favoriser l’égalité des chances constitue donc un niveau de cursus intermédiaire entre la terminale et l’enseignement supérieur.

L’étude est fondée sur une enquête ethnographique au long cours menée auprès de jeunes passés par la prépa sup-expé et sur des entretiens avec les enseignants de la classe préparatoire et des lycées ZEP qui forment son bassin de recrutement. En enquêtant au plus près des jeunes « migrants de classe », Paul Pasquali réalise une ethnographie de « la mobilité sociale en train de se faire ».
[...]

Extrait de jsssJ.org du : Passer les frontières sociales. Comment les filières d’élite entrouvrent leurs portes

 

Paul Pasquali, chargé de recherche au CNRS en sociologie et membre du Curapp-ESS, à Amiens, estime que si les évolutions sont réelles en matière d’ouverture sociale des grandes écoles et classes préparatoires, il n’y a pas eu de véritable “réforme systémique”.

“Les grandes écoles doivent s’ouvrir !” Il y a quinze ans, cette affirmation tenait encore de la pétition de principe. Aujourd’hui, elle est devenue un mot d’ordre largement, sinon unanimement partagé. Il est vrai que bien des choses ont changé, de Sciences-Po Paris aux grandes écoles, en passant par des lycées prestigieux. Un ensemble hétérogène de mesures d’ouverture sociale a été mis en place pour lutter contre “l’endogamie des élites”.

En dépit de ces évolutions, il y a bien des raisons d’être sceptique. D’abord, la confusion fréquente entre “diversité” et inégalités sociales tend à substituer des mesures spectaculaires, à travers quelques figures médiatiques, à une réforme systémique. De ce point de vue, si “manque d’ambition” il y a, c’est d’abord du côté des élites en place, et non au sein des familles populaires.
[...]

Extrait de acteurspublics.com du 11.03.14 : Ouverture sociale des grandes écoles : pour un bilan critique et constructif

 

« De la ZEP à la prépa, le risque d’être vu comme un traître »

INTERVIEW Durant cinq ans, le sociologue Paul Pasquali a suivi des élèves passant des cités aux grandes écoles. Il montre la difficulté à franchir les « frontières sociales » et les limites d’un système censé ouvrir les filières d’élite.

Le jeune sociologue Paul Pasquali - il a 29 ans -, chargé de recherche au CNRS, a suivi pendant cinq ans les élèves d’une prépa réservée à des bacheliers de ZEP (zone d’éducation prioritaire), dans un grand lycée de province. A l’issue de cette classe, ils se sont présentés aux IEP (Instituts d’études politiques) et à une école de commerce. Il les a interrogés sur leurs difficultés à s’adapter, sur leurs espoirs et leurs désillusions. Le résultat est une plongée inédite, humaine, dans le quotidien de ces « passeurs de frontières sociales », et une démonstration des bienfaits, mais ...[...]

Extrait de liberation.fr du 10.10.14 (article payant) : « De la ZEP à la prépa, le risque d’être vu comme un traître »

 

Références de la thèse de Paul Pasquali

Septembre 2007-avril 2013 : Thèse de doctorat soutenue le 3 avril 2013 à l’Ecole Normale Supérieure (mention Très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité).
Titre : Passer les frontières sociales. Promoteurs et bénéficiaires de l’« ouverture sociale » des grandes écoles dans la France contemporaine.

Jury : Stéphane Beaud (directeur), Muriel Darmon, Gérard Mauger (co-directeur), Frédéric Sawicki, Olivier Schwartz, Agnès van Zanten

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