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Un roman de chevalerie mis en roman-photos par les élèves de 5e du collège ECLAIR Anatole France à Sarcelles (Yvelines)

20 juin 2014

Le roman de chevalerie de Chrétien de Troyes est au programme de la classe de 5ème : comment faire vivre auprès de collégiens du 21ème siècle une littérature patrimoniale a priori très éloignée de leurs univers ? Deux professeures de français, Marie L’Arvor au collège Anatole France à Sarcelles, et Caroline d’Atabekian au collège Claude Chappe à Paris, ont chacune de leur côté exploré une piste similaire : adapter l’œuvre en roman-photo !

Les contextes diffèrent (un collège Ambition Réussite ici, une « bonne classe » là), les outils techniques et les héros choisis aussi. Cependant la démarche est fondamentalement la même : mettre la littérature et le numérique entre les mains des élèves, inviter à manipuler pour aider à s’approprier, articuler texte et image, susciter l’activité, la créativité, la collaboration (et l’humour !) pour donner à comprendre et à aimer. Interviews croisées des 2 enseignantes qui éclairent les modalités, les enjeux et les plaisirs du travail mené.

Yvain à Sarcelles par Marie L’Arvor

Dans quel cadre avez-vous mis en œuvre ce projet de roman-photo ?

Ce projet a été mené avec une classe de 5ème dans un collège du Réseau Ambition Réussite à Sarcelles. Il fait suite à la lecture d’Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes. La littérature du Moyen-âge est en effet au programme de la classe de 5ème et il s’agit de donner corps aux préconisations des instructions officielles : « L’enseignement du français fait découvrir et étudier différentes formes de langage : celui de la littérature, de l’information, de la publicité, de la vie politique et sociale. Dans tous les cas, le professeur cherche à susciter le goût et le plaisir de lire. ».

Quels étaient vos objectifs ?

Je me suis rendue compte, lors de la lecture en classe, que les élèves étaient beaucoup plus réceptifs aux passages concernant l’histoire d’amour entre Yvain et Laudine qu’aux scènes de combat. Ils se sont ainsi beaucoup interrogés sur cette femme qui aime celui qui a tué son mari, sur les changements de sentiments des personnages, qu’ils ont jugé brutaux et parfois absurdes. Le personnage féminin était étonnamment au centre des interrogations, les élèves ne parvenant pas, à juste titre, à saisir si on leur parlait d’amour ou d’obligation, de respect de codes qui leur étaient incompréhensibles. La dimension psychologique de l’œuvre avait donc largement pris le dessus sur l’intrigue.

J’ai donc fait une sélection de 4 passages du texte qui allaient peut être nous permettre de mieux comprendre Laudine et de saisir sa relation à Yvain ou à ses sujets. Ces extraits, très dialogués, ont fait l’objet de lectures à voix haute avec pour objectif d’essayer de trouver la « voix » de la Dame et celle d’Yvain. Nous avons également tenté de visualiser les différentes scènes : qui est assis ? qui est debout ? qui est présent ? qui regarde ? qui baisse les yeux ? J’ai souhaité « fixer » ces réflexions extrêmement intéressantes et la forme du roman-photo m’a semblé vraiment adaptée.

Quelles ont été les différentes étapes et modalités de travail ?

Le projet s’est déroulé sur 8 séances d’une heure. Lors de la première séance, j’ai présenté rapidement aux élèves des romans-photos, média qu’ils ne connaissaient pas. Ils se sont ensuite répartis de manière libre par groupes de 2 à 5 élèves et ont choisi l’extrait qui leur parlait le plus. La première étape a consisté à mettre en place un storyboard. Nous avions déjà travaillé ensemble, lors d’un autre travail, sur cet outil et réfléchi à l’intérêt des différents types de plans. J’ai rapidement réactivé leurs connaissances et ils se sont donc lancés dans leur storyboard à l’aide de vignettes distribuées aux groupes (pas plus de 7). Je leur ai également distribué des bandelettes de papier à coller sur lesquelles ils devaient transposer, soit en dialogues (bulles) soit en légendes d’images, les passages clés du texte. [...]

Extrait de cafepedagogique.net du 16
.06.14 : Quand des collégiens inventent : Le roman-photo de chevalerie

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