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Echange entre Bruno Suchaut (IREDU) et le Snpi Fsu dans le Café pédagogique sur l’efficacité du dispositif "Plus de maîtres que de classes"

25 mars 2014

L’affirmation, dans un article publié le 20 mars dans le Café, que les élèves français ne disposaient que de 7 minutes par jour de classe pour apprendre à lire a fait bondir plus d’un lecteur. Bruno Suchaut accepte de se plier à des questions directes appelant les réponses directes qui turent les conclusions de son étude scientifique. " Je ne vois pas bien ce que la réforme (des rythmes) apporte réellement pour réduire les inégalités de compétences à l’école primaire... Rien n’indique pour l’instant que le dispositif « plus de maîtres que de classes » parviendra à augmenter le temps individuel d’engagement des élèves faibles sur les compétences essentielles". Il appelle à d’autres choix pour lutter contre les inégalités scolaires.

L’étude de B. Suchaut

Extrait de cafepédagogique.net du 21.03.14 : 7 minutes pour apprendre à lire : 7 questions à Bruno Suchaut

 

"Formule réductrice". Pour Paul Devin, secrétaire général du Snpi Fsu, l’étude de Bruno Suchaut "conforte une vision d’un système scolaire dégradé". "Comment mesurer le temps d’engagement d’un élève" demande aussi P Devin.

[...]
Mais le point noir c’est le "plus de maitres que de classes", une formule préconisée par la Fsu, reprise par le ministère et dont Bruno Suchaut avait dit que rien ne venait certifier ses effets. "Quant à la question des maitres supplémentaires du dispositif "plus de maîtres que de classes", il n’est pas non plus raisonnable de prononcer, a priori, un verdict. Nous le savons tous, aucun dispositif n’est suffisant pour être vertueux en soi.

C’est le soin avec lequel il est mis en oeuvre, la réflexion qu’il est capable de susciter, les motivations qu’il peut faire naitre qui détermineront sa réussite. Certains départements disposaient depuis longtemps de postes supplémentaires qui ont fait la preuve de leur pertinence pour permettre une meilleure réussite de l’apprentissage de la lecture et pour "augmenter le temps individuel d’engagement des élèves faibles". Attendons que le dispositif soit suffisamment engagé pour émettre des jugements basés sur une évaluation objective... Pour le dispositif "plus de maîtres que de classes", il est trop tôt.
Si il est nécessaire un jour d’en faire le bilan critique, nous saurons le faire mais, pour l’instant, consacrons nos énergies à permettre qu’il contribue efficacement à une meilleure réussite de tous !"

Dans son étude, B. Suchaut explique exactement comment il arrive à 7 minutes par jour pour apprendre à lire. Dans l’entretien accordé au Café il explique : " Au-delà du caractère symbolique du chiffre 7, il correspond pourtant bien à une réalité dans notre article, à savoir environ 2% du temps scolaire effectif ! Mais il faut bien voir que l’on parle ici du temps d’engagement de l’élève sur la tâche, c’est-à-dire du temps où l’élève est sollicité directement et individuellement par l’enseignant sur une activité précise, en l’occurrence l’apprentissage du code alphabétique. En outre, on parle bien principalement des élèves les plus fragiles sur le plan des acquisitions en début de CP. En fait, le temps disponible à l’école primaire pour l’enseignement des matières fondamentales a fortement diminué ces dernières décennies pour diverses raisons, dont l’introduction de nouvelles disciplines"

Concernant le plus de maitres que de classes, il écrit : " L’arbitrage des moyens est sans doute difficile à réaliser mais la recherche internationale en éducation fournit des pistes pertinentes pour l’action politique qui devraient être suivies. Par exemple, rien n’indique pour l’instant que le dispositif « plus de maîtres que de classes » parviendra à augmenter le temps individuel d’engagement des élèves faibles sur les compétences essentielles. Plus largement, et pour illustrer le panorama des choix politiques, la réforme des rythmes scolaires coûtera au moins un milliard d’euros à l’Etat. On peut facilement imaginer ce qu’il serait possible de faire avec ce financement : dédoublement des classes de CP dans les zones défavorisées, généralisation de l’enseignement en petits groupes, augmentations salariales pour les enseignants, stages d’été pour les élèves en difficulté, etc."

Extrait de cafepedaggoique.net du 24.03.14 : 7 minutes pour apprendre à lire : Le Snpi Fsu réagit

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