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"Le plaisir d’apprendre", par Philippe Meirieu, édit. Autrement, mars 2014

17 mars 2014

Avec "Le plaisir d’apprendre", Philippe Meirieu nous donne un beau livre. Contre l’utilitarisme scolaire, il rappelle les exigences culturelles du métier et invite l’Ecole à chercher dans la culture les remèdes à l’ennui. Douze personnalités (F. Dubet, M. Gauchet, B. Cyrulnik, B. Stiegler etc.) appuient son propos et illustrent, parfois de façon saisissante comme Daniel Hameline, la pédagogie du chef d’oeuvre que défend P. Meirieu. C’est cette vibration , écho de la tension qui nait en classe quand le monde s’éclaire dans le regard des élèves, qui nourrit ce beau livre.

A qui ce livre est-il destiné ? Au jeune prof qui entre dans le métier et qui y trouve l’écho de son engagement ? Au professeur chevronné qui y verra aussi l’écho de ses réflexions et de son expérience ? Avec cet ouvrage, Philippe Meirieu publie un bel ouvrage qui invite au plaisir d’apprendre.

[...] Aujourd’hui, l’Ecole vous semble-t-elle menacée et en panne ou en train de se reconstruire ?

J’aimerais être sûr qu’elle est en train de se reconstruire. Mais je reste inquiet. Inquiet politiquement, car la bataille pour une école publique vraiment démocratique est loin d’être gagnée. Inquiet institutionnellement, car je ne vois pas les modes de « gouvernance » - comme on dit aujourd’hui – évoluer sensiblement vers plus de coopération pour créer de véritables dynamiques collectives. Inquiet pédagogiquement, car j’ai le sentiment que la pédagogie reste – malgré la volonté du ministre – assez marginale dans la formation des enseignants et des cadres éducatifs, comme dans le pilotage du système. Inquiet sociologiquement aussi, car je mesure l’écart qui se creuse de plus en plus entre le monde de l’École et le fonctionnement sociétal dans son ensemble : les valeurs de l’École et celles de la société s’éloignent de plus en plus ! Un moyen de lutter contre ce divorce est de mettre, précisément, la question du plaisir d’apprendre sur le tapis. Même si cette question paraît farfelue à certains. Car, aucune réforme, aucun changement de programme, aucun « comité Théodule » supplémentaire ne pourra contribuer à faire advenir l’École dont notre démocratie a besoin si la question du plaisir d’apprendre ne devient pas un enjeu collectif fondateur.

Extrait de cafepedagogique.net du 17.03.14 : Meirieu : le plaisir d’apprendre

La présentation de l’ouvrage sur le site de Philippe Meirieu

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