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Selon une étude universitaire (Jérôme Deauvieau) menée dans 23 classes ECLAIR franciliennes, les manuels syllabiques sont mieux adaptés aux élèves de milieu défavorisé

19 novembre 2013

Peut-on montrer l’efficacité des manuels d’apprentissage de la lecture ? Celle-ci peut -elle être assez forte pour contrebalancer le poids des pesanteurs sociologiques ? Peut-on alors définir la bonne méthode d’apprentissage ? C’est ce que tente Jérôme Deauvieau dans une étude publiée par l’université de Saint Quentin-en-Yvelines.

[...] Il s’appuie sur une enquête qui a concerné 23 classes ECLAIR franciliennes pour lesquelles im a noté les résultats à des tests pour 4 méthodes de lecture. Il a aussi observé la façon dont les enseignants utilisaient les manuels.

[...] Tous les manuels de la mixte n’ont pas le même rendement, et il en va de même des manuels de la syllabique... Il est frappant de constater que le manuel qui se révèle le plus efficient avec les élèves des milieux les plus défavorisés soit aussi le plus exigeant non seulement dans l’apprentissage technique du code, mais aussi dans ses contenus intellectuels, de par l’ambition lexicale et littéraire des textes qu’il propose à la lecture des élèves".

[...] J Deauvieau va plus loin. "Notre recherche contredit à cet égard, sous un double aspect, les orientations du « Plan de rénovation de l’enseignement du français à l’école élémentaire » (1971) qui a inspiré les instructions officielles de 1972. Les auteurs de ce plan plaçaient leurs espoirs de démocratisation de l’école dans une approche de la culture écrite qui, d’une part, donnerait la primauté à la compréhension sur le décodage, et éviterait d’autre part « les savoirs abstraits et la ‘performance’ littéraire », inaccessibles aux publics populaires du fait de l’insuffisance de leurs ressources culturelles et cognitives.
Or on voit ici, quarante après, d’abord que déchiffrage et compréhension sont indissociables, l’accès au sens exigeant une grande habileté dans le déchiffrage ; et ensuite que la meilleure progression des publics populaires suppose une grande exigence à leur égard, tant en ce qui concerne la rigueur dans la qualité du déchiffrage que pour ce qui est de la richesse lexicale et littéraire des contenus". Toute un appareil statistique appuie ces affirmations.

Extrait de cafepedagogique.net du 18.11.13 : Les manuels syllabiques meilleurs que les mixtes ?

 

Voir aussi
Stanislas Dehaene (psychologie cognitive et neurosciences, Collège de France) réhabilite l’utilisation de la méthode syllabique dans les zones défavorisées (le Monde)

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