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"Les pressions pour faire baisser le niveau de nos exigences en ZEP se multiplient" (Blog Educateurs prioritaires)

3 octobre 2013

Les pressions pour faire baisser le niveau de nos exigences en ZEP se multiplient. L’opinion publique, le ministère, nos inspecteurs, les élèves et parfois nous-mêmes, professeurs, agissons, plus ou moins consciemment, pour ne plus avoir en ZEP les mêmes objectifs et finalités qu’ailleurs.

Il y a à peine 2 ans j’ai reçu la visite d’un inspecteur. Après avoir assisté à ma séance d’une heure, il m’a dit : « Ce que vous faites est trop difficile, vous n’êtes pas à Henri IV ici, M. Lanoë ». Je dois dire que je n’ai pas bien compris. Au nom de quoi mes élèves, très majoritairement issus de milieux défavorisés, ne pourraient-ils pas avoir un accès à la pensée, aux langues, à l’histoire, au français, égal aux autres élèves ?

Non au collège inique
Nombreux, pourtant, sont ceux qui estiment que le collège unique est une ineptie. Ils considèrent que beaucoup d’élèves seraient mieux ailleurs, en apprentissage par exemple, avant même 14 ans. Le grand danger est d’orienter trop tôt les élèves, de les cataloguer « pas fait pour les études » beaucoup trop jeunes.

[...] Lorsqu’on entend dans la bouche de certains profs : « Celui-là ne comprend rien, il serait mieux à bosser » ...c’est l’aveu d’une défaite mais certainement pas de l’élève. Ce qui est inquiétant, c’est que certains professeurs qui sont pourtant censés faire vivre cet idéal républicain d’un accès massif à une culture certes complexe mais commune, baissent les bras. Il est difficile d’enseigner en Zep, d’intéresser les élèves aux programmes qui leur sont proposés. La vraie difficulté ne réside pas dans la complexité de ces programmes mais dans la capacité qu’ont les enseignants à persuader leurs élèves de la valeur du savoir. Comment accorder de la valeur à un savoir au rabais ?

Extrait de mediapart.fr du 02.10.13 : Vous êtes en ZEP, monsieur, pas à Henri IV

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