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Gérard Chauveau, consultant en éducation et ancien chercheur à l’INRP (Institut de recherche pédagogique), dénonce la fracture pédagogique qui touche l’éducation prioritaire.
Lors de la dernière rencontre de l’OZP vous avez dit que l’amélioration de l’éducation prioritaire n’était pas liée à une question de moyens. Comment favoriser la réussite dans les milieux populaires ?
J’estime que la réussite de l’éducation prioritaire n’est pas qu’une question de moyens et de nombre d’enseignants. Il faut associer le quantitatif et le qualitatif. Dans les ZEP, la réussite repose sur la qualité pédagogique des actions menées. Or ce qui caractérise l’éducation prioritaire sur le terrain aujourd’hui, c’est l’extrême diversité des ressources humaines et des pratiques. Le problème c’est qu’on trouve en ZEP les équipes enseignantes les plus motivées et efficaces, mais aussi les plus fragiles et les plus instables. Cette fracture pédagogique doit être combattue.
Pourquoi dites-vous que de nombreux enseignants cherchent avant tout la « paix sociale » dans leur classe ?
C’est une tendance forte dans tous les pays : dans les quartiers défavorisés plus qu’ailleurs, les enseignants ont tendance à vouloir éviter les conflits et à se contenter d’obtenir le calme dans leur classe. Je ne leur jette pas la pierre car c’est humain, mais l’objectif premier devrait toujours être d’instruire les élèves. Une politique locale et nationale est nécessaire pour attirer l’attention sur ce risque. Il faut un pilotage étroit des enseignants afin de ne pas tomber dans ce travers. [...]
Extrait de vousnousils.fr du 05.04.13 : Il ne suffit pas de mettre des milliers d’enseigants en ZEP pour résoudre les difficlcultés