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Scolarisation à la maternelle : dossier du GFEN (février 2013)

28 février 2013

5 èmes rencontres : La maternelle fait école !
Christine Passérieux

Pas loin de 200 personnes aux rencontres « Pour que la maternelle fasse école », tous les records de fréquentation sont battus.

Plusieurs raisons à cela :

- Le contexte politique est porteur d’attentes fortes à l’égard de l’école avec cette idée qu’il ne s’agirait pas de rater le coche de la transformation de l’école, d’autant que le ministère affirme l’importance de l’école maternelle en particulier dans sa visée démocratique. Nous avons aussi retrouvé nombre de nos préoccupations dans le rapport de l’Inspection Générale, de 2011 qui confirme que l’école maternelle ne profite pas à tous de la même manière, soit parce qu’elle primarise à outrance soit au contraire parce qu’elle évacue la dimension socio-culturelle de l’entrée dans les apprentissages dans une vision spontanéiste et naturaliste du développement des enfants.

- La place construite au fil des années par le GFEN qui a su s’implanter dans le paysage et devenir un incontournable dans la réflexion et les propositions pour l’école maternelle. Stages ; formation diverses ; interventions sur tout le territoire pendant plusieurs années ; tissage de relations nouvelles avec des partenaires (Fname, Fnaren, Andev, FCPE, Ageem, Snuipp ... tous présents) ; écrits nombreux et en particulier 3 ouvrages en 10 ans ; collaboration étroite avec la recherche universitaire et en particulier l’équipe ESCOL de Paris 8.

- Une analyse de la situation qui permet de cibler les enjeux politiques du moment ainsi que les préoccupations de ceux qui s’intéressent à la petite enfance. Dès 2009 nous avons toujours eu le souci d’inscrire les rencontres, dans « l’actualité politique », non pour y coller étroitement mais au contraire pour dégager les enjeux des orientations dominantes, analyser à travers différentes problématiques les dangers d’une école socialement ségrégative, et proposer des alternatives. C’est ainsi que nous avons affirmé que « défendre l’école maternelle c’est la transformer », en relevant le défi de la culture pour tous dans les apprentissages, en dénonçant l’idéologie des dons ou du handicap-socio-culturel, et toutes les tentations de prévention prédictive et autre remédiation avant même que les enfants aient pu entrer dans une socialisation scolaire.

Cette année, année de refondation annoncée de l’école, l’urgence politique est de faire des propositions pour une école maternelle démocratisée, d’où le choix de la problématique « prendre en compte la spécificité des jeunes élèves et promouvoir des apprentissages ambitieux pour tous ».

En effet, l’école maternelle tangue entre deux modèles :

- la primarisation dans une centration exclusive sur des connaissances techniques qui ne prennent pas en compte le développement des jeunes enfants dans leurs spécificités ;
- une approche spontanéiste qui évacue les apprentissages dans leurs dimensions socioculturelle et cognitive.

Comment permettre à de jeunes enfants de devenir élèves ? Quelles activités mettre en place qui tiennent compte et de leur âge et des nécessaires apprentissages scolaires ? Quelle conception de la culture mais aussi des contenus d’apprentissage à transmettre ? Sur quels objets, dans quelles modalités empêcher le creusement des écarts que l’on observe depuis plusieurs années ? Répondre à ces questions c’est interroger la mission de l’école maternelle, travailler sur sa fonction.

C’est une erreur fondamentale que de penser le développement en cloisonnant ce qui relève du corps, de l’imaginaire ou de la pensée. L’école maternelle n’a pas à choisir entre le développement et les apprentissages. Dans un texte de 1933 Henri Wallon dénonce une école « qui ne s’adresse à l’intelligence de l’enfant qu’en partant des idées et des façons de raisonner de l’adulte », on peut ajouter de l’adulte cultivé. Il écrit également : « Respecter les droits de l’enfant ne doit pas consister à le murer en lui-même, à ne lui donner que le spectacle de lui-même comme si son développement ne devait être et pouvait n’être que de source purement endogène. Ce sont là fantaisie d’adultes, dans leur mièvre admiration de l’enfance ».

Pour devenir élèves, les enfants doivent être accompagnés dans leur entrée progressive dans un univers nouveau, dans leur appropriation des outils, tous les outils, nécessaires à leur scolarité, non comme une fin en soi mais comme un incontournable commun qui leur permettra d’affronter un monde qui se complexifie et va exiger une solide formation.

Des moyens matériels et humains sont indispensables à une transformation de l’école mais ils doivent se traduire dans des pratiques en rupture, dont l’importance est décisive dans la lutte contre l’échec scolaire.

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Lire aussi

- Culture familiale/culture scolaire : rupture ou développement ? Christine PASSERIEUX - 2012

- Ecole Maternelle : la socialisation, un préalable ou une construction scolaire ? Christine PASSERIEUX - 2012

- Les apprentissages en maternelle, les conditions pour qu’ils se réalisent et leur importance pour la suite du cursus. Christine PASSERIEUX - 2012

- Liens et notes de lecture pour poursuivre la réflexion

 

Voir aussi Le compte rendu par le Café pédagogique de la journée Maternelle du GFEN

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