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Ecole privée et mixité sociale : l’enseignement catholique prépare un plan "égalité des chances". Bruno Poucet (Univ. Picardie) : Nombre d’écoles pratiquent un entre-soi sociologique

12 février 2013

L’enseignement catholique pourrait publier, dans les semaines à venir, les critères qu’il veut privilégier pour son plan "égalité des chances". Le forum organisé actuellement à Marcq-en-Baroeul (Nord) a pour thème le "défi des inégalités", quatre mois avant la convention du mois de juin, qui devra se demander si "nous avons encore besoin de l’enseignement catholique pour favoriser la mixité sociale" et pour améliorer l’insertion professionnelle. Claude Berruer, adjoint au secrétaire général, répond aux questions de ToutEduc.

ToutEduc : Comment avez-vous organisé ce forum ?

Claude Berruer : Il réunit 350 à 400 personnes, des acteurs de terrain, des enseignants, des chefs d’établissement... Depuis 5 ans, dans le cadre de notre plan "égalité des chances" qui arrive à échéance, et dont nous devons voir si nous le prorogeons et comment, nous avons pu affecter 525 postes à des expérimentations dans la lutte contre les inégalités, malgré les réductions de postes. Chaque année, nous avons reçu 150 à 200 dossiers, et nous en avons sélectionné une centaine. Nous avions l’accord du ministère pour flécher des postes au niveau national. Ce sont les porteurs de ces initiatives qui sont là, et qui, dans des ateliers, vont nous présenter leurs actions sur les devoirs à la maison, l’évaluation, la lutte contre le décrochage, l’orientation... Je ne peux encore rien dire sur le déroulement d’un forum qui commence, mais les gens ont l’air content.

ToutEduc : L’image de l’enseignement catholique n’est pas toujours celle de la recherche de la mixité sociale et de l’égalité. N’est-ce qu’une idée reçue ?

Claude Berruer : C’est une idée reçue qui a une part de fondement. Nos établissements, pour des raisons historiques, ne sont pas toujours dans les quartiers les plus défavorisés, et ils font l’objet d’une instrumentalisation de la part de certains parents qui veulent éviter la mixité sociale. Nous sommes confrontés à une vraie question politique. Comment mobiliser les acteurs ? comment infléchir sur le terrain dans le sens de plus d’égalité ?

ToutEduc : Cette action ne passe-t-elle pas par l’enseignement professionnel ?

Claude Berruer : Nous devons être très attentifs à cette dimension de l’enseignement catholique. Certains de nos lycées professionnels sont en difficulté et perdent des élèves, du fait du bac en 3 ans peut-être, mais aussi pour des raisons structurelles. Ce sont souvent des établissements de petite taille qui ont du mal à vivre avec des effectifs trop faibles.

La réflexion, et c’est un très gros chantier dont nous espérons qu’il s’inscrira dans le cadre de la refondation, doit aller dans le sens d’une meilleure articulation formation initiale - formation par alternance, et favoriser la mixité des publics ... et des formateurs. Pourquoi avoir côte à côte un CFA et un lycée professionnel qui préparent au même diplôme avec chacun des effectifs trop faibles ? Il y a des synergies à mettre en place, au niveau territorial, entre l’Etat, les collectivités, les chambres de métiers...

A noter qu’on arrive à la "cité des échanges" de Marcq-en-Baroeul par la rue de l’Egalité !

Extrait de touteduc.fr du 11.02.13 : l’enseignement catholique veut lutter contre les inégalités

 

Bruno Poucet : "Nombre d’écoles pratiquent un entre-soi sociologique"

Environ 1,2 millions d’élèves fréquentent l’école privée, et près d’un enfant sur deux passe par l’enseignement privé au cours de sa scolarité.

Des chiffres qui interrogent quant aux motivations qui poussent parents et enfants vers ce secteur, mais aussi sur ce qui différencie école privée et école publique, sur la genèse de cet enseignement à l’origine presque exclusivement catholique, etc.

Autant de questions auxquelles à bien voulu répondre Bruno Poucet, professeur en sciences de l’éducation à l’université de Picardie Jules-Verne. Entretien.

[...] Quelles sont les principales motivations poussant des parents à scolariser leur enfant dans le privé ?
B. P. : Aujourd’hui les motivations sont liées à la volonté de trouver le meilleur établissement de la part des parents, établissement où ils pensent que leur enfant réussira sa scolarité. Il s’agit d’abord et avant tout d’un choix d’établissement, d’où le passage assez fréquent d’un établissement à l’autre, du public au privé et inversement en fonction des circonstances. Les motivations religieuses, très présentes il y a 50 ans sont, sauf exception, désormais à l’arrière plan.

[...] L’enseignement privé n’est pas homogène. Juridiquement même, il n’existe pas : il n’y a que des établissements dont l’histoire, la sociologie, la fréquentation, les objectifs peuvent être fort variables : on a ainsi des établissements élitistes, mais également des établissements très populaires, même si le niveau social d’ensemble des établissements privés est plus élevé que dans les établissement publics.

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