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Loi d’orientation : le "projet brouillé par la multiplicité des acteurs et des détails" selon François Jarraud (Café pédagogique)

7 décembre 2012

Loi d’orientation : Où est le Nord ?

La nouvelle loi d’orientation peine à dire ce qu’elle met au centre de son dispositif. S’il semble bien que ce soit l’acte d’enseigner, son projet est brouillé par la multiplicité des acteurs et des détails.

Sans doute est-il trop tôt pour discerner réellement la nouvelle maison Ecole que construit Vincent Peillon. Le ministre a bien une vision de l’Ecole. Mais les plans de l’architecte se transforment en lois, comme la loi d’orientation, en décrets , en arrêtés , en circulaire et même, pour des aspects qui sont loin d’être négligeables, en pratiques pédagogiques ou en postures éducatives, qui vont s’égrener tout au long des mois et des années à venir. C’est peut-être seulement quand la maison sera debout qu’on en aura les plans.

Les lois d’orientation précédentes étaient plus lisibles. Celle de 1989 posait l’élève au centre du système éducatif. La loi de 2005, mettait le socle et la question de la transmission des connaissances et compétences au centre. On distingue plus difficilement ce que la loi de 2012 met au centre. C’est affirmé avec moins de netteté. Mais peut-être est-ce la relation pédagogique, l’acte d’enseignement.

La pédagogie au centre cela se distingue dans plusieurs aspects de cette loi. [...]

Mais cette vision est brouillée par la dispersion des acteurs. [...]

C’est pour ces raisons là également que le défi de l’enseignement prioritaire n’arrive pas à émerger de la loi d’orientation. C’est pourtant vraiment là que va se mesurer l’utilité de cette loi. Elle aura servi la nation si elle arrive à diminuer le décrochage et à réduire l’écart de niveau entre les établissements et les catégories sociales. Cet objectif est vu par la loi qui veut faire de l’indicateur de l’écart entre établissements un véritable baromètre. Alors que les gouvernements précédents avaient écarté ces statistiques tout en instituant un véritable marché scolaire, le ministère Peillon veut faire le contraire. C’est excellent. Mais la loi ne dit rien de l’enseignement prioritaire, si ce n’est dans une annexe qui n’a pas force légale.

La loi est faite mais presque tout reste à faire. Le travail qui reste à accomplir pour l’équipe Peillon est immense. Pour gravir la montagne de la refondation, la loi proposée actuellement semble un marchepied un peu court. L’Ecole a encore besoin du courage de tous.

Extrait de L’Expresso du 07.12.2012 : Loi d’orientation : Où est le Nord ?

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