> VI- PÉDAGOGIE (Généralités, Disciplines, Actions locales) > PEDAGOGIE : Innovation, CNR, Réformes, Liaison Recherche-Pratiques > Les Réformes en éducation > "Politiques éducatives. la mise en oeuvre", par Claude Lessard et Anylène (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

"Politiques éducatives. la mise en oeuvre", par Claude Lessard et Anylène Carpentier, PUF, 2015. Interview de l’auteur dans le Café et son intervention au Colloque de Lyon sur les "conditions enseignantes", avec les hommages à P. Meirieu (en clair sur Tout Educ)

22 janvier 2015

Dernier ajout le 26.01.2015

Comment réussir le changement en éducation ? La question se pose à tout ministre de l’éducation. Et bien peu trouvent la réponse.
Claude Lessard et Anylène Carpentier analysent les récentes politiques éducatives en Europe et en Amérique du nord pour mettre en évidence les idéologies qui les soutiennent.
De l’approche administrative à la Nouvelle gestion publique en passant par le pilotage par les résultats, ils montrent les limites des théories qui dirigent l’Ecole depuis un demi siècle. Ils montrent aussi les théories du changement qui ont été imposées à l’école sur toutes ces années : le rôle des indicateurs, l’autonomie des établissements, le développement de marchés scolaires.

Claude Lessard et Anylène Carpentier en concluent à des idées fortes. Tout changement passe par des interprétations où les acteurs, les enseignants par exemple, trouvent des marges de manoeuvre. En ce sens la nouvelle politique n’efface jamais l’ancienne mais se superpose dans des constructions nouvelles. La condition du changement c’est justement ce travail de traduction et d’appropriation.
Plutôt que le combattre, les auteurs invitent à l’appuyer et à aider les enseignants à créer une nouvelle culture professionnelle. Pour les enseignants, soumis aux pressions du changement, l’ouvrage légitime leur place dans le processus de changement. Il est vain de croire qu’on peut changer l’Ecole sans eux.

[...] Il y a t il consensus dans nos sociétés sur le changement en éducation ? Le changement implique t il la réduction des inégalités ?

Nos consensus sont mous et flous. Il ne peut en être autrement dans une société pluraliste, hétérogène et fortement individualiste. d’où l’importance dans le livre de l’idée qu’une politique éducative n’est jamais ni dans sa conception ni dans sa réalisation le fruit d’un processus rationnel linéaire. l’Étude des trajectoires de politiques éducative montrent que celles-ci ont des moments forts et que chacun de ces moments est l’occasion d’un débat sur toutes les dimensions de la politique. Les acteurs politiques et la haute administration de l’éducation nationale doivent accepter cette réalité qu’au fur et à mesure qu’une politique percôle dans le système éducatif, le débat reprend et que cela est nécessaire pour une véritable appropriation par les principaux concernés, i.e. Les enseignants, les élèves et leurs parents. c’est ainsi que nos consensus mous non pas se durcissent mais sont suffisants pour que les pratiques et les représentations qui les soustendent évoluent progressivement.

Malheureusement, le changement n’implique pas toujours la réduction des inégalités. Mais cela pose et posera toujours problème pour l’école publique dont la mission historique est liée à l’égalité des chances. À cet égard, si l’école publique réalise de moins en moins l’égalité des chances, si les promesses de mobilité sociale par l’école s’estompent dans certaines sociétés, alors le métier deviendra de plus en plus difficile, car cette promesse est relayée par les enseignants aux élèves. Il n’est jamais agréable de mentir ou d’être en déni de réalité. Les élèves sont prompts à dénoncer cette imposture.

Claude Lessard, Anylène Carpentier, Politiques éducatives. La mise en oauevre, PUF, 2015, ISBN 978-2-12-060667-3

Extrait de cafepedagogique.net du 19.01.15 : Comment changer les politiques éducatives ?

 

COLLOQUE SUR LES CONDITIONS ENSEIGNANTES ET HOMMAGE A Philippe MEIRIEU

 

- EXCLUSIF. Conditions enseignantes : l’heure des choix pour une profession mise à l’épreuve (Claude Lessard)

La question de l’enseignement – vocation, métier ou profession –, de sa place dans la société et dans le système éducatif – statut et carrière — et des enseignants – leurs identités, leurs trajectoires et professionnalités– est incontournable. Pour la bonne et simple raison que les enseignants portent la mission d’instruction et d’éducation de nos sociétés. La condition enseignante mérite notre attention parce qu’il n’y a pas d’acteurs plus importants que les enseignants dans l’organisation de l’effort institutionnel pour instruire et éduquer les jeunes générations.

De fait, pour être plus précis, les enseignants sont essentiels pour l’instruction et la transmission des savoirs ; pour la fonction de socialisation ou d’éducation, ils sont des acteurs parmi d’autres. Une dimension importante du malaise enseignant porte sur les rapports difficiles entre ces deux fonctions. En corolaire de cette affirmation, l’organisation ne devrait exister que pour soutenir et faciliter le travail des enseignants.

Lire la suite en libre accès sur le site de Tout Educ

 

Réforme au Québec : les dangers du virage à 180°

Voici un entretien avec Claude Lessard, président du Conseil supérieur de l’éducation du Québec, qui vient de diriger un rapport sur l’état et les besoins de l’éducation au Québec. Programmes, compétences, curriculum y sont ici éclairés.

[...] En France, dans les milieux pédagogiques, on a tendance peut-être à mythifier le Québec qui aurait réussi sa « réforme tranquille » de son système éducatif, avec de bons résultats. Alors qu’à lire le rapport, on se retrouve bien souvent en terrain (hélas ?) familier : résistances aux changements, tentation du retour en arrière, doute sur le slogan de la réussite de tous, conception étroite de l’égalité qui conduit à rejeter les pédagogies différenciées par certains, attachement à la centralisation étatique de la part des syndicats… [...]

Extrait de cahiers-pedagogiques.com du 26.01.2015 : Réforme au Québec : les dangers du virage à 180°

 

Philippe Meirieu prend sa retraite de professeur en sciences de l’éducation, et le colloque organisé à Lyon-II*, "Condition(s) enseignantes, conditions pour enseigner" a été pour lui l’occasion de donner une dernière conférence en tant que professeur dans son université. Titrée "Richesses et limites de l’approche par compétences du métier d’enseignant", elle lui a permis de revenir longuement sur la querelle des pédagogues et des anti-pédagogues pour en proposer un dépassement, au risque de surprendre ses amis. [...]

Extrait de touteduc.fr du 10.01.15 : P. Meirieu. Pour dépasser la querelle des pédagogues et des anti-pédagogues, pour que le rêve fasse tenir l’éducation

 

Les hommages à Philippe Meirieu :

- La responsabilité de l’école, par Langanay Jean-Yves

- "Continuons le - combat" (A. Prost)

- Les premiers extraits des témoignages des participants

Vidéo sur You Tube

 

Voir aussi
- Education prioritaire, conventions sciences-po : quelle pédagogie pour ces dispositifs ? (A. Van Zanten)

Répondre à cet article