> II- EDUCATION PRIORITAIRE (Politique. d’) : Types de documents et Pilotage > EDUC. PRIOR. TYPES DE DOCUMENTS > Educ. Prior. Positions de l’OZP > Pré-Assises. Le point de vue de François-Régis Guillaume, membre du bureau (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Pré-Assises. Le point de vue de François-Régis Guillaume, membre du bureau de l’OZP, sur la concertation et le rapport du comité de pilotage

11 octobre 2012

Après la concertation

Le communiqué de l’OZP du 8 octobre 2012 intitulé « La refondation de l’école ne peut pas passer par la liquidation de l’éducation prioritaire » dit l’essentiel.

Après avoir écouté l’analyse du rapport du comité de pilotage de la concertation, samedi au Café pédagogique et hier à la Sorbonne, j’ai essayé d’imaginer ce qu’aurait pu être une position s’appuyant d’abord sur les éléments positifs, et il n’en manque pas dans ce rapport :

 Plus de maîtres que de classes dans le premier degré, d’abord dans le cycle II et dans les territoires les plus en difficulté dans le but de faire évoluer les pratiques.
 Le sens de l’école maternelle, plus intéressant dans les interventions orales que dans le rapport. Une formation spécifique pour l’enseignement en maternelle.
 Le socle commun comme axe de la démocratisation.
 Les réseaux écoles–collèges (plus précis dans les interventions orales).
A partir de là, on pourrait s’interroger sur une éducation prioritaire dont le centre de gravité retournerait vers le premier degré et sur la transition vers le collège. Hypothèse qui serait à examiner.

Mais qu’en est-il, dans tout cela, de l’éducation prioritaire elle-même ?

Le schéma proposé par Nathalie Mons combine 4 éléments :
 La priorité au premier degré et le plus de maîtres que de classes présentés comme un moyen de lutter contre les inégalités territoriales.
 La répartition inégalitaire des moyens selon des critères scolaires et sociaux.
 Une nouvelle sectorisation sur des secteurs larges et avec libre choix de l’établissement par les parents.
 Attirer les professeurs expérimentés dans les établissements les moins mixtes en améliorant leurs conditions de travail.
Pour les endroits où il n’est pas possible de rétablir cette mixité et Nathalie Mons reconnaît (à l’oral) qu’ils existent, elle s’en remet à une politique interministérielle, dont on ne pourrait espérer de résultats qu’à long terme.

En étant optimiste, on peut imaginer que cela permette d’améliorer la situation de ZEP ordinaires (les RRS), mais certainement pas des RAR, pour les raisons dites dans le communiqué ou développées dans les textes envoyés par l’OZP à la concertation : besoin d’un pilotage et d’un dispositif forts et politique active de recrutement de professionnels convaincus pour l’encadrement et les fonctions spécifiques.

Mais le schéma préconisé suppose, pour fonctionner, que les objectifs de mixité sociale et d’affectation d’enseignants expérimentés seront atteints dés qu’ils seront énoncés, alors qu’ils ne peuvent être approchés qu’au prix d’une politique volontariste persévérante, avec des délais importants.
Une sectorisation avec des secteurs larges et un libre choix des parents produit l’inverse du résultat recherché, c’est ce qui a été pratiqué à Paris pour les lycées. A l’intérieur de chaque secteur comprenant à la fois des lycées prestigieux et des lycées plutôt « évités », il y a désormais une hiérarchie rigoureuse entre les établissements : la mixité scolaire a reculé.

Donc, plus aucun doute, même si nous devons penser à approfondir tout ce qui concerne le premier degré, le communiqué de l’OZP était vraiment très raisonnable et pas du tout « négatif » : le schéma proposé ne peut pas marcher.

François-Régis Guillaume, membre du bureau de l’OZP (10 octobre 2012)

Répondre à cet article