Yazid Sabeg, l’"action positive" et les ZEP

15 juillet 2005

Extrait de L’Entreprise.com du 18.07.05 : Interview. Le président de Communications et Systèmes n’est pas seulement un héraut de la "discrimination positive". Il est avant tout un chef d’entreprise. Rencontre avec un patron et un citoyen engagé.

– Votre cheval de bataille, c’est la discrimination positive. Vous êtes favorable à l’instauration de quotas, à l’école,dans l’entreprise et ailleurs ?

Yazid Sabeg : Quand on cherche à disqualifier les idées que je défends, on brandit cette idée de quota. Il ne s’agit pas de quotas. Je préfère parler "d’action positive".
La politique des ZEP qui consiste à donner plus aux établissements scolaires situés dans des zones défavorisées n’est d’ailleurs que de l’action positive. Il faut cesser de refuser ce type de politique au nom du principe d’égalité républicain.
Personne ne remet en cause l’égalité commme fin. Mais la stricte égalité des moyens n’est pas la meilleure façon de l’obtenir ! A force de se gargariser avec notre "modèle d’intégration", on a laisé s’installer le communautarisme. On est même allé au-delà du communautarisme !

– Quelles actions positives peut-on mener ?

Y.S. : On peut réserver des places dans les grands lycées des centres-villes aux meilleurs éléments venus des ZEP. Et faire signer aux entreprises des chartes de la diversité avec obligation de résultats.
On pourrait se baser sur un instrument statistique qui fournirait une photographie des effectifs, y compris leurs caractéristiques ethniques, sur une base anonyme. Si effectivement le critère ethnique ne peut pas être un critère d’embauche, ce type d’intrument permettrait au moins de s’en assurer.

Rencontre OZP : Egalité des chances et ethnicisation dans les ZEP, avec Yazid Sabeg et Laurence Méhaignerie (Institut Montaigne)

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2 Messages de forum

  • > 15/07/05 - Yazid Sabeg, l’"action positive" et les ZEP

    17 avril 2006 21:30, par stephan

    Clap Clap Clap
    J’applaudi des deux mains cher monsieur
    Un discours clair et sans ambiguité
    je vous souhaite un excelent parcours, les embuches sont
    nombreuses et les réticences enormes mais votre approche est saine
    maintenez le cap et les Francais de souche vous soutiendront bec et ongle
    cela changera du ventre mou
    de quelque bord qu’il soit
    la politique n’a jamais su aborder la chose de façon pragmatique

    Cordialement

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  • > 15/07/05 - Yazid Sabeg, l’"action positive" et les ZEP

    15 juillet 2005 16:44, par GV di filippo

    Si vous permettez, je vais vous faire part de ce que suscite en moi ce point , quitte à en ajouter à la confusion générale...vous me pardonnerez j’espère.
    Je ne peux emboîter le pas au terme "discrimination" : en 1928, déjà, des lois en ont parlé, et on sait à quoi cela a abouti. Est-ce que ce retour du refoulé veut nous signifier quelque chose ? Ne s’agirait-il pas en ce moment de viser une population qui serait porteuse d’une fièvre qui la transmettrait à toute la société ? Ou bien n’est-ce pas la société qui fait porter la responsabilité de son front brûlant aux derniers arrivés dans son corps ?

    Ce terme de discrimination, vous le réfutez également et cela est très bien. Le terme "action positive" est plus humain, plus ouvert, relevant de la raison. Si vous éprouvez le besoin de rétablir le véritable message de vos analyses, cela ne peut que contribuer à la réflexion de nous tous.

    Une de ces mesures concerne l’appel des grandes écoles. Pour ma part, je pense que vouloir proposer à l’individu de franchir les portes d’écoles prestigieuses c’est perpétuer une forme pyramidale de la société. Je ne pense pas que "l’intégration" puisse se limiter à la fréquentation de certains lieux. Cela aura pour conséquence une rupture encore plus profonde entre l’individu et son origine "affective".

    Il me semble que la véritable intégration a son origine à l’école. L’espace suivant, la commune doit prendre le relai de cet environnement culturel avec des propositions complémentaires, afin de construire un continuum civique, citoyen, pour s’inscrire dans le réel de la société : faire vivre le tissu social pour intervenir, et non proposer des décrochements vers des sphères "pour les meilleurs". Bref les pieds sur terre.

    Gv di filippo

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