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La valorisation des ZEP, selon le gouvernement, la FSU et l’OZP

13 juillet 2005

Extrait de VousNousIls.fr du 13.07.05 : Le gouvernement valorise les ZEP, le terrain réclame des moyens.

La "valorisation des ZEP" (zones d’éducation prioritaire) est un thème récurrent du gouvernement en matière d’éducation depuis un mois, mais les acteurs de terrain refutent l’idée d’une traitement à part pour l’élite des quartiers défavorisés et demandent des moyens pour tous.

Vendredi, le Premier ministre Dominique de Villepin a reçu à Matignon les bacheliers issus d’établissements classés ZEP qui ont obtenu les mentions Bien et Très Bien, provoquant la critique du secrétaire général de la FSU, Gérard Aschieri, pour qui "valoriser ceux qui ont des mentions cache une idéologie qui consiste à valoriser le mérite individuel".

Il a également récusé les propos tenus par Nicolas Sarkozy à la mi-juin sur la nécessité de "garantir qu’un enfant de ZEP n’est pas condamné à se retrouver dans une formation sans avenir". "Le discours sarkozien ("il y a ceux qui bossent et les autres") n’est pas recevable", a-t-il estimé.

Le ministre de l’intérieur et le Premier ministre ont répété depuis un mois leur intention de tenir compte "davantage des parcours individuels" et d’encourager l’accès des élèves issus de l’éducation prioritaire aux filières d’excellence : classes préparatoires, grandes écoles ou institut d’études politiques (IEP).

La priorité est de "créer les conditions de la réussite collective", estime M. Aschieri.

Créé en 1981, le classement d’établissements en fonction des critères sociaux de leur public a été élargi en 1999 aux réseaux d’éducation prioritaire (REP). Etre en ZEP ou en REP signifie notamment ne pas compter plus de 25 élèves par classe.

Actuellement, plus d’un élève sur cinq (1,7 million) est scolarisé dans 5.651 écoles, 874 collèges, 92 lycées professionnels ou 38 lycées généraux et technologiques classés ZEP ou REP.

Au fil du temps, l’éducation nationale a peaufiné des mesures incitatives en direction des enseignants - bonification des salaires (environ 1.000 euros par an) et des carrières - afin de renforcer la "solidité des équipes éducatives", condition sine qua non, de l’avis général, de la réussite des élèves, avance l’entourage de Gilles de Robien, ministre de l’éducation nationale.

Mais les acteurs de terrain, parmi lesquels l’observatoire des zones prioritaires (OZP), collectif de personnels y travaillant, rappellent que le premier critère de discrimination en matière d’échec scolaire reste le critère social, comme le montrent toutes les études menées depuis 25 ans.

Pour assurer la réussite de tous les élèves, et pas seulement de ceux qui s’accrochent, c’est bien la cohésion des équipes éducatives qui doit être au centre des priorités, estime l’OZP.

"On n’a jamais pensé à la réduction du temps de travail" pour les profs de ZEP, explique ainsi Gérard Aschieri qui réclame "plus de maîtres que de classes en primaire, du temps pour le travail en équipe, pour la formation, pour souffler aussi".

Il faut "développer une autre manière d’enseigner en travaillant en équipe, en s’investissant dans des projets pédagogiques, en complétant sa formation, en assumant un rôle éducatif, en nouant des relations avec les familles", avance de son côté l’OZP.

Mais, tout cela a un coût, difficile à envisager en période de fortes restrictions budgétaires. "Il y a de l’argent dans les ZEP, le financement n’est pas le fond du problème", juge pourtant l’entourage de M. de Robien.

Il s’agit plutôt selon lui "d’étendre et de modéliser" les innovations pédagogiques qui sont la caractéristique de ces établissements, devenus peu à peu laboratoires.

Les positions récentes de l’OZP

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