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"Prévenir les violences scolaires", par Benoît Galand, Cécile Carra, Marie Verhoeven, PUF, août 2012 . Avec un dossier du Café pédagogique du 11.09.12

23 août 2012

Prévenir les violences à l’école, sous la dir. de Benoît Galand, Cécile Carra, Marie Verhoeven, Gaëtane Chapelle, Étienne Bourgeois
PUF, 2012, 224 p.

Si l’inquiétude croissante à propos des violences à l’école témoigne d’une profonde déstabilisation de l’ordre scolaire, elle s’accompagne d’une importante créativité dans les réponses apportées. Le parti pris de cet ouvrage collectif est d’aborder ces questions sous l’angle de ce qui se passe à l’école et dans la classe, plutôt que sous l’angle des difficultés individuelles des élèves.

L’objectif est d’interroger le rôle de l’institution scolaire, du fonctionnement des établissements et des équipes, de la pédagogie, des pratiques et des identités professionnelles, dans l’émergence et la régulation des phénomènes de violence. Malgré le sentiment d’urgence, il s’agit aussi de réaffirmer l’importance et l’utilité de l’analyse. Face à des situations fortement chargées émotionnellement, symboliquement et idéologiquement, la recherche peut offrir les outils et le recul nécessaires pour comprendre ce qui se joue et identifier clairement les problèmes. Pour savoir répondre à la question « Que faire ? », il est crucial de répondre clairement à la question « Quel est le problème ? ». C’est ce double défi que cet ouvrage tente de relever.

Lire le sommaire de cet ouvrage collectif sur le site des PUF

 

Le compte rendu du Café pédagogique du 11.09.12

 

Pour le dire de façon lapidaire, plus on arrive à proposer des activités qui mobilisent les élèves sur les apprentissages, moins les élèves mettront d’énergie dans des comportements "perturbateurs". C’est aussi une manière de redire que l’instruction constitue le coeur du métier d’enseignant, et que la qualité de celle-ci est le premier levier d’action des enseignants, même si ce n’est pas le seul.

Les apprentissages (scolaires) contribuent à la socialisation des élèves. Ils donnent sens à leur présence à l’école. Les élèves les plus éloignés de la culture scolaire sont aussi ceux dont les parents pensent encore que l’école reste un moyen pour avancer dans l’échelle sociale. Reléguer au deuxième plan cette dimension du métier d’enseignant, c’est, de fait, abandonner à leur destin social des catégories entières de population ; en tout cas, c’est ainsi que peuvent le vivre les parents ; les enfants, en grandissant, s’en rendent compte. C’est aussi sur cette dimension que se développe un sentiment d’injustice grandissant et une adhésion au système s’amenuisant, favorisant des manifestations de violence. Reléguer au deuxième plan cette mission du métier d’enseignant constitue également une véritable souffrance pour les enseignants s’épuisant à instaurer un ordre scolaire pour pouvoir enseigner.

Extrait de l’entretien du Café avec deux auteurs

 

Quatrième conseil : Réduire l’obnubilation entrepreneuriale.

Lorsqu’un élève est en difficulté, on lui propose la voie professionnelle (8) . Si en plus il paraît allergique aux études on lui conseille un CFA. Or il est possible d’utiliser les avantages de l’alternance sans le risque d’imposer un métier non choisi. Il suffit de mettre en place un va-et-vient ne reposant plus sur une professionnalisation mais sur des activités de création et d’ouverture à autrui : musique, sport, théâtre, action sociale...

Cinquième conseil : Modérer l’ethnicisation
La carte scolaire consiste à faire dépendre l’affectation des élèves de leur domicile. Dans certains quartiers, ce procédé induit une ghettoïsation des établissements. Compte tenu de la composition des catégories défavorisées, ce phénomène se double parfois d’une ethnicisation (9) qui génère une forme d’inappétence scolaire spécifique liée à l’impression qu’ont certains adolescents d’être victimes d’une racialisation instituant une corrélation entre leurs origines et des filières ou des établissements dépréciés.

Extrait du Café du 11.09.12 : Dix conseils pour…Développer une bienveillance scolaire globale, par Gilbert Longhi
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