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Les contrats de réussite des ZEP françaises vus de Belgique

1er juillet 2005

Extrait de « L’Expresso » du 01.07.05 : les enjeux du Contrat pour l’école

Présentation de « L’Expresso » :

Annoncé en février dernier, le "Contrat pour l’Ecole" a été dévoilé mardi 31 mai par la ministre de l’éducation de la Communauté française de Belgique. Cette réforme vise, elle aussi, à lutter contre l’échec scolaire. Mais deux particularités méritent notre attention. D’une part, pour améliorer l’Ecole elle mobilise les enseignants en revalorisant leur fonction. D’autre part, à la différence de la loi Fillon, elle annonce sa volonté de lutter contre la ségrégation scolaire.

Alter Educ publie un copieux dossier sur le Contrat. Il en rappelle les principaux points. Par exemple la politique de lutte contre les "écoles ghettos". Elle prévoit d’aider les écoles qui accueillent des élèves exclus, de réguler les refus d’inscription en exigeant la tenue d’un registre séquentiel, et d’empêcher les établissements de se débarrasser de leurs "mauvais" élèves à l’occasion d’un redoublement ou d’un changement de cycle. Par exemple la limitation à 20 du nombre d’élèves au premier cycle du primaire.

Le dossier soumet le projet aux regards de chercheurs. Ainsi pour Vincent Dupriez, " il y a une telle inégalité de maîtrise des compétences à la sortie du primaire que l’on placerait les professeurs du premier degré dans une position très difficile" en instituant immédiatement un tronc commun. Mais "non seulement, le CE parle peu de tronc commun mais l’organisation d’un réel phasage n’est pas explicitée". On aurait dû "suivre de près une cohorte d’élèves, identifier très vite les problèmes, accompagner les enfants et les écoles qui éprouvent des difficultés... et surtout prévoir les étapes ultérieures au primaire qui semblent oubliées .

Extrait du rapport :

L’utilisation des contrats a-t-elle évolué en France ?

Dans les années ‘80, des enseignants utilisaient la « pédagogie par contrat » en classe : une sorte d’arrangement collectif sur des pratiques, des tâches à accomplir. Dans les années 90, ont tout d’abord émergé des contrats avec des individus où l’on dit plus ou moins aux élèves : « si tu veux continuer à rester dans telle école ou telle classe-relais, il faut que tu t’engages à ceci en échange de tel soutien » : on n’est plus dans une démarche pédagogique participante pour tous les élèves d’une classe, mais dans la gestion de publics ciblés en raison de leurs difficultés scolaires ou sociales. Mais à côté, se sont aussi multipliés des dispositifs publics : les contrats entre des institutions et/ou avec des associations. Notamment les contrats éducatifs de réussite en ZEP (Zone d’éducation prioritaire) qui associent l’échelon déconcentré de l’État (le rectorat ou l’inspecteur d’académie), et les coordonnateurs de ces ZEP ; voire des associations locales ou éventuellement d’autres professionnels du social. On peut aussi citer les Contrats éducatifs locaux, où la municipalité est de toute manière concernée. À quoi s’engagent les partenaires ? Ces contrats - dispositifs sont encore plus déliés de la notion de sanction. Si l’État ne respecte pas ses engagements en postes ou en budgets promis, qu’est-ce qui peut se passer ? Pas grand-chose parce que c’est une simple obligation morale pour la puissance publique. Les acteurs de terrain, quant à eux, n’y voient qu’une obligation de moyens et de mobilisation et non un engagement sur les fins. Très peu de contrats énoncent un objectif tel que « dans deux ans la part d’élèves de la ZEP qui réussira aux évaluations nationales augmentera de 10 % ». Cela renvoie à la difficulté de s’engager sur la réussite d’une action partenariale dont par définition aucun des deux partenaires ne peut avoir la maîtrise.

Lire le rapport

« L’Expresso » du 1er juillet

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