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Table des matières
– Partie I. Taille des classes et réussite scolaire ....... 23
2.7.3. L’évolution des différentiels de taille de classes et de réussite scolaire entre écoles en
ZEP et hors ZEP : estimations sur les échantillons annuels d’évaluation en CE2........ 161
– Partie II. Choix scolaire et impact de la scolarisation dans les écoles privées............ 173
Et si on réduisait la taille des classes ?
Par François Jarraud
Alors que la réduction de la taille des classes reste une des premières revendications des enseignants, comme l’atteste le sondage effectué en mars 2012 par le Café pédagogique, cette mesure reçoit peu d’écho dans la campagne électorale. Certes, Luc Chatel ne cesse de répéter, sans être contrarié, que le nombre d’élèves par classe n’a pas d’impact sur les résultats. Et s’il avait tort ?
[...] Ce travail est repris et développé par Mathieu Valdenaire dans sa thèse soutenue en juin 2011. La grande force de ce travail c’est de s’appuyer sur une méthode incontestable. Elle joue sur les effets de seuil qui font que de façon aléatoire certaines classes sont éclatées en deux groupes classes. A l’école primaire, aujourd’hui, l’écart entre une école prioritaire et une non prioritaire est de deux élèves, 21 élèves par classe dans l’une, 23 dans l’autre.
M Valdenaire a calculé l’effet de la suppression de la réduction en zep et d’une diminution de 5 élèves en zep. "La suppression des ZEP aboutirait d’après nos estimations à une progression des inégalités de réussite scolaire entre élèves scolarisés en ZEP et hors ZEP de 11% au primaire, 6% au collège et 3% au lycée", écrit M Valdenaire. "La diminution de 5 élèves des tailles de classes de ZEP conduirait au contraire, dans notre hypothèse basse, à une réduction des inégalités de 37% au primaire, 13% au collège et seulement 4% au lycée". Si l’impact est faible au lycée, il est majeur à l’école.
La grande force de l’étude de Valdenaire c’est d’envisager des scénarios très accessibles. Réduire de 5 élèves le nombre moyen d’une classe de zep est facilement envisageable sans créer de postes en augmentant un peu le nombre d’élèves des autres classes. L’impact sur les résultats du passage de 23 à 24 élèves dans les écoles non zep est infime. Pour le dire plus clairement, l’étude montre que Luc Chatel pourrait à coûts constants diminuer de 37% les inégalités entre écoles.
[Extrait de cafepedagogique.net du 11.04.12 : Et si on réduisait la taille des classes ?