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Délibérément, selon la Cour, l’Education nationale laisse les inégalités se creuser. " Au vu de ces chiffres et de leur évolution récente, aucun élément attestant d’une politique particulière en matière de réduction des inégalités n’apparaît donc de manière flagrante", écrit la Cour. "Alors même que les outils sont disponibles, le ministère ne se met pas en position d’analyser précisément les inégalités territoriales, leurs causes et leurs moyens de les limiter."
[...] En 2010, la Cour des Comptes avait publié un rapport demandant "un nouveau management" pour l’éducation nationale. Déjà la question du financement de l’éducation prioritaire était posée. A propos du milliard dépensé pour l’éducation prioritaire, le conseiller Jean Picq précisait que "ce chiffre n’est pas confirmé par la Cour".
Les explications de Luc Chatel
Accusant Le Monde d’être le "petit soldat de F Hollande", Luc Chatel a réagi vivement contre la publication du rapport. Pour lui l’écart entre Paris et les autres académies s’explique par la présence de nombreuses classes préparatoires à Paris. Et son ministère aurait déjà doté largement les zones prioritaires (selon lui 4 élèves de moins en collège ZEP que dans les autres établissements). Ces explications ne sont pas suffisantes pour justifier les écarts au primaire ou dans les suppressions de postes.
Extrait de cafepedagogique.net du 13.04.12 : Sarkozy accusé d’entretenir les inégalités
Au-delà de la bataille des chiffres, on assiste bien à une régression sur le terrain. Depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy, pour des raisons d’économie, la scolarisation des enfants de 2 ans a par exemple chuté, particulièrement en Seine-Saint-Denis, alors qu’elle est surtout jugée utile chez les plus défavorisés. De même, dans ce département, le plus pauvre de France, si l’on a des effectifs moins lourds en primaire, c’est en bonne partie parce qu’on a affecté des profs remplaçants à des classes à l’année. Du coup, les parents se plaignent régulièrement d’enseignants malades non remplacés et d’enfants baladés de classe en classe, dénonçant un service public à deux vitesses.
Extrait de liberation.fr du 13.04.12 : Le tableau très sombre des inégalité scolaires
[...] ce qui est important, selon le ministère, ce n’est pas le montant pur de la facture, trop lié au salaire des profs, mais le taux d’encadrement, c’est à dire le nombre de profs par élève, et là, il se défend en affirmant qu’il est bien supérieur dans les zones les plus défavorisés.
Extrait de rtl.fr du 12.04.12 : A l’école, le chouchou du ministère est Paris
La secrétaire générale de la FSU Bernadette Groison a déclaré n’être "malheureusement pas surprise par ce rapport", qui "révèle une situation que tous les acteurs de l’éducation connaissent depuis longtemps".
"Nous n’avons cessé de dire que la politique du "donner le plus à ceux qui ont le moins" avait été abandonnée. (...) C’est un choix de politique éducative, on renonce à l’idée d’aider certains jeunes. Pourtant c’est le B-A BA du service public de l’éducation", a-t-elle déploré.
Extrait de vousnousils.fr du 12.04.12 : Pas de politique de réduction des inégalités à l’école
Les réactions des candidats à la présidentielle :
Lire le précédent article sur ce rapport
Le précédent rapport de la Cour des Comptes : L’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves (2010)