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[…] « Cela passe par le retour d’une scolarisation précoce dans les zones difficiles et par la relance d’une "politique d’éducation prioritaire sérieuse et dotée de moyens véritables". Même si c’est en ce moment que se prépare la rentrée 2012, les zones en souffrance pourraient bénéficier de moyens d’urgence dès septembre, si M. Hollande l’emporte en mai ».
Lire la suite sur « Le Monde » du 10 février 2012
[…] " Je m’engage à ce que le principe dit “de plus d’enseignants que de classes” soit adopté et mis en œuvre", promet-il. Il créera aussi une obligation d’accueil en maternelle à 3 ans et promet une remontée du taux de scolarisation pour les enfants de moins de 3 ans en zone prioritaire. […]
[…] « Orienter les élèves dès la fin de la cinquième, c’est accentuer les défauts de notre système, c’est trier encore et plus tôt, c’est aggraver encore les inégalités" […].
Lire la suite dans L’Expresso du 10 février 2012
Note du Qdz
L’article du Monde, rédigé avant le discours sans doute à partir de sources orales proches du candidat, fait état d’une "relance" de l’éducation prioritaire. Or, il apparait que ce terme n’a pas été prononcé dans le discours, de même que l’allusion à des "moyens d’urgence" dès septembre 2012. Nous avons donc recherché le texte remis aux journalistes et visionné les vidéos du discours :
Extraits du texte complet du discours d’Orléans :
[…]
« Cette priorité [l’école maternelle et l’enseignement primaire] se déclinera en plusieurs propositions. D’abord, le taux de scolarisation chez les enfants de plus de deux ans sera relevé, en priorité dans les zones de grande difficulté scolaire.
« Pour la maternelle, il y aura une obligation d’accueil, pour le service public, à partir de l’âge de trois ans, dans l’enseignement public. Je ferai respecter cette obligation.
« L’encadrement scolaire, notamment dans les écoles qui cumulent le plus de difficultés – sociales, familiales, territoriales – aux moments clés de la scolarité, sera là encore renforcé. Et je m’engage sur le principe : plus d’enseignants que de classes. Parce que, parfois, il faut y mettre la présence humaine indispensable si on veut lutter contre l’échec.
« Et dans ces classes-là, les classes charnières, les classes décisives, ce sont les enseignants les plus expérimentés qui seront affectés – et pas les plus jeunes, qui ne sont parfois armés pour affronter ces difficultés. »
[…]
« Enfin, je veux évoquer ce qui est une dimension de l’éducation : la dimension artistique. J’évoquais, là encore, la mémoire de Jean Zay – qui était ministre de l’Education et des Beaux-arts. Eh bien, oui, nous avons besoin de ce « goût de l’action », de « l’exaltante admiration des belles œuvres ». Chaque élève doit y avoir accès, quel que soit son milieu social, le quartier, la commune où il vit, son degré et sa filière d’enseignement. Et c’est pourquoi je lancerai un grand plan pour l’éducation artistique. »
[…]
« La culture n’est pas l’apanage d’une catégorie sociale ou de quartiers ! La culture est à la disposition de tous les élèves. Il n’y a pas de culture élevée et de culture qui le serait moins. »
[…]
« Je considère que si nous voulons rétablir la formation des enseignants – et nous le voulons -, lutter contre l’échec scolaire, accueillir les enfants les plus en difficulté – et notamment les enfants qui sont en souffrance, qui sont en handicap – alors il faut y mettre, forcément, les moyens en personnels nécessaires. Et pas simplement des postes d’enseignants : les médecins scolaires – qui ont récemment engagé une action, parce qu’on n’en trouve plus – les infirmières scolaires, les assistantes sociales, les surveillants, les encadrants… Bref, tous ceux qui font vivre l’école, le collège, le lycée. Voilà ce dont nous avons besoin ! Si nous voulons qu’il y ait des équipes pédagogiques, un nouveau temps de travail, un déroulement de carrière, une pérennité des équipes, une coordination avec les autres institutions… bien sûr qu’il faut une politique d’éducation avec les moyens nécessaires ! »
[…]
En complément, on pourra voir les vidéos du discours d’Orléans.
Pour les extraits cités plus hauts, les références vidéo sont :
– Seconde vidéo, à 9’ 07’’ et 9’ 38’’
– Troisième vidéo, à 5’ 17’’ – 8’ 40’’ et 20’ 25’’
Lire la revue de presse de Philippe Watrelot (Les Cahiers pédagogiques) du 10/02.12
Une relance ? Quelle relance ? J’ai reçu un twit d’Orléans, juste après le discours qui disait :
@phwatrelotPhilippe Watrelot
#FH2012 #education #Orléans Minute critique pdt que j’écoute la fin. Rien sur les programmes, le lycée, l’éduc prioritaire ....
C’est quoi une "zone en souffrance" ?
La 3ème relance est annoncée : voilà le plus important de ce programme de Hollande. Donc, après celle de 1990 qui avait été préparée de façon confidentielle rue de Grenelle, mais avait créé le squelette de l’éducation prioritaire, et celle de 1997 qui avait été remarquablement préparée, nous allons avoir une 3ème relance. J’espère que l’OZP sera présent.
Si je qualifie de "remarquable" la relance de 1997 c’est pour 3 raisons :
– l’implication de toutes les ZEP (avec les enquêtes auprès de 100% des ZEP, les envois de cahiers de réflexions qu’on pourrait utilement ressortir aujourd’hui et les assises académiques),
– l’implication de la recherche pédagogique (avec un comité de relance co-piloté par un IG, Jacky Simon, et un universitaire, Dominique Glasman, Jean-Yves Rochex, Anne-Marie Chartier, Françoise Lorcerie…)
– l’implication des politiques (le Premier ministre, Lionel Jospin, aux Assises nationales ZEP de Rouen). On sait que la ministre elle-même en a cassé l’élan dès le dernier jour des assises nationales, mais la relance, elle, avait été bien menée.
Si ces 3 caractéristiques sont renouvelées, on peut espérer un bond qualitatif (pas d’illusions sur le quantitatif en ce moment) pour nous. On ne peut pas recommencer la mascarade dramatique de la Seine-Saint-Denis où, il y a une dizaine d’années, une année scolaire a été perdue pour les élèves, beaucoup d’argent perdu par l’état, et tout cela pour quasiment rien comme progrès scolaires sur le terrain.
L’enjeu est trop grave. Bien menée, cette relance pourrait sortir notre département de cette situation déplorable que les nouvelles mesures annoncées cette semaine vont rendre encore pire : à nouveau 39 postes vont être supprimés alors que les effectifs vont à nouveau augmenter de 2200 élèves. Déjà en 2011, 20 postes d’enseignants avaient été supprimés dans le 93 alors que 2 000 élèves supplémentaires avaient été accueillis.
Un prof du 93