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"De la discrimination positive", par Eric Keslassy (Editions Bréal, 2004)

2004

La "discrimination positive" doit être généralisée à tous les niveaux, pour que notre République soit à nouveau crédible. C’est le cri du cœur du sociologue Eric Keslassy

Eric Keslassy, De la discrimination positive, Éditions Bréal, 96 p. , 7,50 euros

100% américaine, la "discrimination positive" ? Erreur ! L’idée de prendre des mesures correctrices destinées à avantager certaines populations défavorisées, est bien française, et depuis belle lurette. Mais voilà, rappelle Eric Keslassy, sociologue et professeur à Paris-Dauphine, on la pratique comme Monsieur Jourdain fait de la prose : sans le savoir. Ou plutôt sans oser se l’avouer, tant il est vrai que le terme est ingrat. L’obligation faite aux entreprises d’embaucher des handicapés ? Discrimination positive. Les zones d’éducation prioritaires (ZEP) ? Discrimination positive. La parité homme-femme en politique ? Discrimination positive. Les zones franches dans les banlieues ? Discrimination positive. La sécurité sociale ? Discrimination positive, on vous dit !

La méritocratie est malade

Mais, selon l’auteur, la France reste trop timorée en la matière. Seule une politique vigoureusement inégalitaire pourrait "corriger d’autres inégalités". Car il le rappelle : l’écrasante majorité des politiques sont encore des hommes, les enfants de milieu populaire ont encore 20 fois moins de chances d’accéder aux grandes écoles que les enfants aisés, et les handicapés trouvent pratiquement toujours porte close dans les entreprises... Il faut une intenable mauvaise foi pour estimer que la méritocratie française remplit ses fonctions et que les mentalités doivent "évoluer d’elles-mêmes".

Pas de discrimination ethnique

Ce court plaidoyer est convaincant, même s’il se répète un peu et manque parfois de données chiffrées. Par ailleurs, s’il est partisan d’une discrimination sociale et sexuelle, il exclut d’office toutes mesures liées à l’origine ethnique, lesquelles mettraient en danger la République. "Une discrimination positive ’socio-économique’ devrait permettre d’obtenir des résultats proche de la discrimination positive ’ethnique’", juge-t-il. On se permettra de douter que les Mohammed, Babacar et autres recalés du CV qui peuplent les ANPE de notre "communauté de citoyens" soient aussi optimistes que le sociologue.

Extrait de « Terra economica » ? du 24.06.04 : la discrimination selon Keslassy

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