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Extrait de « L’Express » du 13.06.05 : la prison, et après ?
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« Les éducateurs ne sont entrés dans les prisons qu’après la guerre, raconte Michel Flauder, secrétaire général du Snepap-FSU. Ils sont devenus CIP, c’est-à-dire conseillers d’insertion et de probation, en 1993. » Ce sont eux, les chevilles ouvrières de la réinsertion en « milieu fermé », au sein de la prison, et en « milieu ouvert », après la sortie. « Un rôle crucial, qui n’intéresse personne... », regrette Flauder. Oui, crucial, notamment quand on voit que des pédophiles jugés à Angers ont récidivé, faute d’avoir été bien suivis. Sous la houlette des 250 JAP, les CIP sont 2 500 pour suivre... près de 200 000 personnes, un tiers en prison, les deux tiers à l’extérieur.
Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) de la Santé, 13 h 15. A vue de nez, la routine : une séquestration, un viol, une poignée d’agressions sexuelles, des « stups » à la chaîne. Léa, 28 ans, enfourne 7 kilos de dossiers dans ses bras, avant de se rendre en détention pour deux heures d’entretiens. Sa collègue, Elise, trie le courrier d’un CIP absent : « Je regarde s’il n’y a pas d’urgence, une menace de suicide. » Ici, les 14 CIP - pour 1 400 détenus - n’ont pas plus de 30 ans. Les plus âgés ont déserté. La Santé, c’est un peu la ZEP des novices, parachutés sur le front parisien.
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Delphine Saubaber