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L’allemand à l’école élémentaire ZEP Balzac de Nanterre

7 juin 2011

Témoignage de Jean-Pierre Baills

Depuis 2008, l’enseignement de l’allemand s’organise à l’école Balzac sous l’impulsion du directeur engagé dans un partenariat avec l’UNESCO : échanges franco-allemands, relance d’une filière allemand au collège Victor Hugo de Nanterre via des classes « bi-langues ». L’école bénéficie de l’affectation d’enseignants sur postes fléchés allemand. Ce dispositif est mis en place dans les Hauts de Seine pour favoriser l’affectation à titre définitif de jeunes titulaires et installer durablement l’allemand, en cohérence avec les collèges, dans quelques groupes scolaires du département.

Les élèves des 9 classes de cycle 3 de cette école classée en ZEP bénéficient d’un enseignement bi-langue anglais-allemand. Pendant les premières années, 5 à 10% des familles seulement choisissaient l’apprentissage de l’allemand pour leurs enfants. Depuis 2009, tous les élèves bénéficient d’un enseignement bi-langue, 2/3 du temps en anglais et 1/3 du temps en allemand chaque dernier mois du trimestre.

Cette expérimentation est en constante évolution, la répartition 2/3 - 1/3 risque dechanger à la prochaine rentrée.
Pour une meilleure cohérence du dispositif,
chaque enseignant est responsable d’un niveau de classe avec un seul échange de service par niveau.
Éric, le directeur de l’école totalement déchargé de son service, prend
en charge des activités culturelles et musicales en allemand. Sarah,titulaire d’une licence d’allemand, a naturellement obtenu une affectation sur un poste fléché allemand. Fred est habilité en anglais.

Passionné de culture et de langue allemande de par ses origines, il enseigne l’allemand avec une habilitation provisoire. Pierre a suivi à l’IUFM une formation spécifique de 15h pour être titulaire de son habilitation. Enfin, Dominic, originaire de Suisse Alémanique est locuteur allemand.

Quels sont les impacts de cet enseignement sur le reste des apprentissages ?
Pierre et Fred remarquent que ces apprentissages linguistiques donnent une nouvelle chance aux élèves en difficulté.
Ils permettent de sortir des disciplines classiques, et de trouver d’autres domaines de réussite à partir d’activités transversales, notamment culturelles et musicales. Une chorale en allemand a été mise en place.

Les familles adhèrent globalement au projet, le travail interdegré mené avec le collège Victor Hugo est porteur de projet d’orientation pour les familles dont les enfants se destinent aux sections bi-langues anglais-allemand.

Un nouveau projet se prépare avec l’école internationale Nelson Mandela de Berlin (école, collège et lycée international). Eric souhaite que ce jumelage de l’école Balzac avec une école allemande permette une ouverture
sur l’extérieur et le monde et tente ainsi de pallier au "repli sur soi" et de l’"entre soi" caractéristiques des zones défavorisées. Les équipes de l’école Balzac et du collège Victor Hugo souhaitent favoriser l’implication des familles en préparant ces futurs échanges. Legroupe scolaire Balzac et le collège Victor Hugo vont favoriser l’implication des familles pour préparer des échanges entre élèves.

L’équipe déplore que les outils d’apprentissage de l’allemand ne soient pas aussi nombreux, ni aussi bien adaptés que ceux à disposition pour l’anglais. L’apprentissage bi-langue nécessite un investissement personnel supplémentaire pour préparer les séquences, l’adaptation d’outils pédagogiques alourdit la tâche. Pour soutenir ce projet, Éric précise que les programmes de 2008 ne sont pas assez précis et que la cohérence du projet doit s’appuyer sur le Cadre européen commun de référence pour les langues ;ou CECRL.

De plus, pour renouveler ou enrichir ses outils, il faut faire des choix :
commande de manuels, de livrets ou de supports audio visuels en anglais ouen allemand.
Concernant la formation continue en allemand, les collègues
sont sévères. Fred qui souhaitait demander une formation pour consolider son habilitation provisoire n’a trouvé aucune proposition dans le plan de formationproposé par l’inspection académique.
Pierre et Sarah sont persuadés qu’une mise à niveau régulière en langue est nécessaire mais que l’institution ne leur propose que des supports virtuels pour s’inscrire dans des processus d’autoformation.
Jean-Pierre Baills

Extrait du Quoi de neuf, n° 17, SGEN le 05.06.2011 : L’allemand
à l’école, échos du terrain
(p. 8 sur 16)

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