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François Dubet estime qu’en ouvrant une filière de relégation "on va droit vers une mise à mal du collège unique, sans même l’avoir voulu"

12 mai 2011

La circulaire de rentrée prévoit la mise en œuvre du dispositif d’initiation aux métiers en alternance (DIMA) pour les élèves dès l’âge de 15 ans. Le ministre de l’éducation nationale a aussi évoqué l’expérimentation d’une 3e « préprofessionnelle » et d’une 4e permettant « la découverte des entreprises ».

Ce qui est choquant dans les propositions du ministre, c’est l’idée que, quand un élève ne réussit pas, la formation professionnelle est faite pour lui. Outre le fait qu’il entérine une forme de hiérarchie scolaire, le ministre prend un risque majeur : celui d’ouvrir une filière qui va reléguer les mauvais élèves, une sorte de « canal de dérivation » qui va inexorablement se remplir d’élèves faibles et pénibles. On va droit vers une mise à mal du collège unique, sans même l’avoir voulu. Sur le recrutement social des élèves de ces filières professionnelles, le pronostic est assuré : celles-ci vont attirer les enfants des catégories sociales défavorisées. Elles seront alors identifiées comme des « sous-filières » stigmatisantes socialement.

Extrait de lalettredeleducation.fr du 09.05.11 : François Dubet : « Après 35 ans d’existence, le collège unique n’est toujours pas entré dans les mœurs »

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