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Les ZEP de banlieue dans Libé chaque mardi

11 mai 2005

Extrait de « Libération » du 10.05.05 : le quotidien d’une banlieue raconté par ses habitants, chaque semaine, dans « Libération ».

La Grande Borne, Grigny, Essonne. 3 500 HLM, 11 000 habitants...

C’est une fresque sur un mur en béton. Des visages de femmes, d’hommes et d’enfants qui disent la multitude de la Grande Borne, à Grigny (Essonne). La cité serpente le long de l’autoroute du Soleil, à 20 kilomètres au sud de Paris. 3 500 logements HLM, 11 000 habitants. « Dans ce quartier, tu as 52 ou 56 nationalités, c’est vachement mélangé, dit Jo. A la base, la Grande Borne, c’est une cité-dortoir, une cité d’ouvriers. »

Depuis cinq mois, des habitants de Grigny nous parlent de leur vie face à une caméra, en dehors de toute actualité événementielle, de tout enjeu brûlant sur la banlieue. Il ne s’agit plus de montrer à tout prix l’école, les réussites, les incivilités, les errances, les angoisses, les joies, les racines... mais juste de partager des conversations, d’écouter des anecdotes au fil du quotidien et aussi, simplement, de prendre le temps de bavarder.

Cette démarche au long cours est née d’un constat issu du choc du 21 avril 2002 : les discours sécuritaires martelés durant la campagne présidentielle ont entériné la rupture du dialogue entre les cités et les médias. « Vous êtes des vrais journalistes ? Alors, on ne peut pas avoir confiance en vous », disait cet hiver Shérazade, en écho à cette méfiance si tenace à l’égard des médias. A Grigny, Jo, Yan, Ali ont accepté que cette caméra, si souvent accusée de stigmatiser les banlieues et leurs habitants, filme leurs discussions au jour le jour, au gré des entraînements du Team Vivacité, une association sportive qui fédère plus de 600 personnes autour du jiu-jitsu brésilien et de la musculation.

Au fil de semaines, les rencontres se sont multipliées : les premiers entretiens ont été imprimés et affichés à l’entrée du gymnase de Vivacité pour susciter réactions et commentaires qui font aussi partie intégrante du projet. Les conversations se sont également déplacées dans Grigny, avec des habitants réfutant les thèmes caricaturaux sur la banlieue : devant la caméra, Juicy préfère se demander à quoi sert la philosophie ; Mamadou explique pourquoi il ne se verrait pas mourir pour la patrie française et Julien dit tout le mal qu’il pense de la vente par téléphone qui a constitué son premier stage professionnel.

Leurs paroles sont retranscrites à partir d’aujourd’hui sous forme d’une image vidéo arrêtée et d’un texte. Un rendez-vous programmé le mardi dans Libération. Chaque chronique papier trouvera son prolongement sur le site web de Libération où seront proposés les films de ces conversations et des forums de discussions

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