Extrait du " Parisien " du 5 mai 2001 : ZEP de Nanterre (Hauts-de-Seine)

Nanterre : retour au calme à la cité scolaire Joliot-Curie

La cité scolaire Joliot-Curie devrait retrouver son rythme de croisière dès ce matin et les 1 900 élèves reprendre tranquillement leurs chères études après un mois de tension dans leur établissement. Certes, la centaine d'enseignants qui se battait pour obtenir des moyens supplémentaires n'aura pas obtenu entière satisfaction hier dans les locaux de l'inspection académique. Sur les cinq postes de surveillants demandés, seuls deux (*) ont été attribués par l'administration et le classement du collège en ZEP (zone d'éducation prioritaire) n'est toujours pas d'actualité... Mais la délégation de personnels de l'établissement et de parents d'élèves qui rencontrait le recteur de l'académie de Versailles s'est vu accorder, outre un troisième poste de CPE (conseiller principal d'éducation) au lycée et la dotation de plusieurs emplois jeunes, la création d'un poste et demi de personnel de service. Une ronde de surveillance des bâtiments " Ce point faisait partie de nos priorités, souriait hier une jeune professeur à l'issue de la rencontre au sommet avec le patron de l'académie de Versailles. Il faut reconnaître que nous avons été agréablement surpris par cette annonce, même si toutes nos revendications n'ont pas été exaucées. " Par ailleurs, le recteur a promis à ses interlocuteurs que seraient entrepris des travaux de sécurité et qu'une ronde de surveillance des bâtiments serait mise en place. Au cours de l'assemblée générale qui a suivi les professeurs ont donc décidé de mettre fin au mouvement lancé le 4 avril, au lendemain d'un incendie criminel intervenu dans l'établissement. " Le bac se rapproche à grands pas, admet l'un des grévistes, pour justifier le retour au calme. Il devient difficile de poursuivre le mouvement sans pénaliser trop les élèves. " Il n'en reste pas moins que dans les rangs des enseignants demeure une pointe d'amertume. " Ils pinaillent sur le nombre de surveillants et nous donnent carte blanche sur les emplois jeunes, lance l'un d'entre eux. La tendance à la précarisation du travail dans l'Éducation nationale se confirme. " Pas question dorénavant de s'endormir sur ses lauriers. " Nous continuerons à rester vigilants pour que ce lycée reste aussi chouette qu'avant et ne devienne pas un ghetto... ", souligne Jean-Paul Bazart, très attaché à un établissement où il enseigne depuis vingt-sept ans.

(*) Soit un demi - poste statutaire au lycée ainsi qu'au collège et un demi - poste provisoire chacun des établissements.

Maguelone Bonnaud