> Annexe 1. AGENDA (cliquer) > Archives Agenda 2011-2010 > Le 3 février 2011 à Nanterre (Hauts-de-Seine) : "L’avenir des ZEP" en (...)

Voir à gauche les mots-clés liés à cet article

Le 3 février 2011 à Nanterre (Hauts-de-Seine) : "L’avenir des ZEP" en débat à la mairie de Nanterre (Hauts-de-Seine), à 19h30, avec Marc Douaire, président de l’OZP (COMPTE RENDU)

1er février 2011

Marc Douaire, président de l’OZP : « Pour les territoires prioritaires, il faut le meilleur de l’Education nationale »

Extrait de la vidéo « Nanterre Hebdo » : Voir, à droite, Archives Hebdo du 31 janvier au 6 février
Aller directement à 5 ‘ 55 ‘’

Cette vidéo prépare une rencontre municipale sur l’éducation prioritaire qui aura lieu le 3 février 2011

Le 3 février à 19 h 30
"L’avenir des ZEP"
Lieu : Agora -
20, rue de Stalingrad, 92000 Nanterre

 

LE COMPTE RENDU

Quel avenir pour l’éducation prioritaire à Nanterre ?

L’idée était née d’une rencontre entre le maire de Nanterre et quelques professeurs du lycée Joliot-Curie, inquiets des menaces planant sur le devenir des ZEP de la ville. Le thème a fait mouche : plus de cent personnes, professeurs des écoles, des collèges et lycée, parents d’élèves, élu-e-s, ont participé au débat jeudi 3 février à l’Agora de Nanterre.

[…]

Mais la présentation faite sur grand écran par le secteur école de la ville invitait à s’interroger aussi et surtout sur l’inquiétante réalité de l’échec scolaire à Nanterre et les moyens d’y remédier. Quels que soient les niveaux (résultats du brevet ou du bac, passage en seconde, accès à l’enseignement supérieur…) les résultats sont au moins vingt points en dessous des moyennes académique et nationale, alors que les trois quarts de la ville sont en zone d’éducation prioritaire.

Droit à la réussite pour tous,
ou « exfiltration » d’une « élite » ?

Marc Douaire, invité en tant que directeur de l’Observatoire des Zones Prioritaires, ancien syndicaliste (il a dirigé le SGEN-CFDT) [seulement en tant que l’un des secrétaires nationaux, ndlr] , n’oppose pas les luttes pour les postes et les moyens, face au désastre budgétaire, et l’action « pédagogique » dans les quartiers populaires. Lui-même longtemps très engagé sur le terrain comme coordonnateur de la ZEP du Chemin de l’Ile, puis comme directeur de l’école Voltaire, il rappelle l’enthousiasme militant, qui, en compagnie du regretté Christian Bouthier, professeur à Doucet et conseiller municipal communiste, le poussait à aller rencontrer les familles au porte à porte. Dans les années 1990, en rupture avec le rôle de reproduction des inégalités sociales du système scolaire, les idées qui avaient inspiré la création des ZEP en 1981 n’étaient pas mortes : éducabilité de tous les jeunes, faire réussir l’ensemble d’une classe d’âge, quelles que soient les origines sociales…Mais la forme scolaire n’ayant globalement pas bougé, bénévolat et volontarisme ont trouvé leurs limites.
Au fur et à mesure que le réseau s’étendait, de ZEP en REP, de RAR en RRS, jusqu’à concerner aujourd’hui 20% des écoliers et collégiens dans le pays, les moyens de changer l’école s’étiolaient. Au point de se réduire, selon le chercheur, à 1 ou 2 élèves par classe seulement de moins, en moyenne, que dans les établissements non classés en enseignement prioritaire.

Surtout, les choix politiques et idéologiques ont changé, avec la notion d’ « élitisme républicain » lancée par Jean Pierre Chevènement et reprise depuis par tous les gouvernements. Alors qu’il faudrait une évaluation de l’expérience des ZEP, s’appuyer sur des résultats qui montrent qu’on peut réduire les écarts de performances, qu’il faudrait soutenir les personnels, en leur donnant du temps pour la mise en commun, le travail collectif, le lien avec la recherche, le gouvernement vient de prendre des décisions qui constituent un effacement de l’éducation prioritaire au profit d’une « exfiltration des meilleurs ».

Les chefs d’établissements
ne sont pas des patrons d’entreprises !

Pour Marc Douaire, CLAIR , et son extension annoncée au primaire, ça n’a rien à voir avec l’éducation prioritaire. La généralisation, avant toute évaluation, d’une telle « expérimentation », marque le total abandon de la conception territoriale des ZEP, qui était essentielle à son origine pour les ancrer dans la ville, développer des partenariats à long terme. CLAIR n’est qu’une réponse sécuritaire du ministre aux problèmes de violence, souvent liés aux échecs des apprentissages. C’est prétendre faire fonctionner les établissements scolaires comme des entreprises dirigées par un chef qui recrute son personnel. C’est remplacer des personnels qualifiés, comme les CPE et les Conseillers d’orientation psychologues, par des « préfets des études » aux missions mal définies. […]

Extrait du blog « banlieue-monde ldu 04.02.11 : http://banlieue-monde.blogspot.com/

Répondre à cet article