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Les réseaux « ambition réussite » accueillent un vingtième des écoliers et collégiens.
Les trois quarts des élèves de collèges RAR sont issus des catégories sociales défavorisées et ont plus souvent un retard scolaire. Ils témoignent de résultats plus faibles, que ce soit en regard de la maîtrise des compétences de base ou de l’accès au diplôme national du brevet.
L’année scolaire 2005-2006 a été marquée par une réorganisation
et une relance de l’éducation prioritaire. L’objectif de ce plan
de relance est de renforcer les dispositifs d’aide pédagogique mis
en place en distinguant plusieurs niveaux d’action. Pour l’ensemble
de l’éducation prioritaire, le collègedevient « l’unité de référence du
réseau qu’il crée avec les écoles élémentaires et maternellesd’où proviennent ses élèves ».
Sur ce modèle, en lieu et place des réseaux existants dans l’éducation
prioritaire, se structurent les 254 réseaux « ambition réussite »
et les autres réseaux dits « de réussite scolaire »
(circulaire n° 2006-058, parue au Bulletin officiel n° 14 de 2006).
Le pourcentage d’enfants d’ouvriers et d’inactifs (tableau 01) comprend,
à partir de la rentrée 2005, les enfants d’ouvriers, qualifiés et
non qualifiés, d’ouvriers agricoles,des retraités employés ou ouvriers
et des personnes sans activité professionnelle.
La proportion d’élèves entrant en
sixième avec au moins un an de
retard est la proportion d’élèves
entrant en sixième à la rentrée 2009,
qui étaient en CM2 à la rentrée 2008
dans une école RAR, et qui ont
redoublé au moins une classe
du primaire.
Le graphique 02 représente la
répartition de la moyenne sur 20
des notes obtenues aux épreuves
écrites de la session 2009 du
diplôme national du brevet (DNB).
Les pourcentages de maîtrise des
compétences de base sont assortis
d’un intervalle de confiance de plus
ou moins deux à trois points.
Source : MEN-DEPP, fichiers Scolarité
Champ : France métropolitaine + DOM,
secteur public
Àlarentrée2009,lesréseaux« ambitionréussite »
(RAR) regroupent autour de 254 collèges,
têtes du réseau, 1 725 écoles. Ils accueillent
280 700 écoliers et 115 000 collégiens, soit un élève
sur vingt, en primaire comme au collège. Les autres
collèges de l’éducation prioritaire s’inscrivent dans
les réseaux de « réussite scolaire » (RRS).
Les collégiens des RAR sont très massivement
d’origine sociale défavorisée : 74,4 % d’entre eux
ont des parents ouvriers ou inactifs, contre 57,5 %
en RRS et 35,0 % dans les établissements hors EP
(France métropolitaine etDOM).Leur retard scolaire
estplus fréquent : 27,1%des élèves issus des écoles
RAR sont en retard à l’entrée en sixième contre
21,3 % en RRS et 12,1 % ailleurs (tableau 01).
EnfindeCM2,comme en fin de troisième,en français
comme en mathématiques, les élèves des RAR
maîtrisent moins bien les compétences de base que
les autres. Par exemple, si 74 % des élèves de CM2
des écoles RAR maîtrisent les compétences de base
en français, ils sont 78,5 % dans les écoles RRS et
88,4 % ailleurs (graphique 02).
Le diplôme national du brevet (DNB) comprend un
examen écrit de trois épreuves (français, mathématiques
et histoire – géographie – éducation civique).
À la session 2009, 42,3 % des élèves des collèges
RAR et 55,9%des élèves des RRS ont obtenu plus de
10 sur 20 aux épreuves écrites, contre 71%ailleurs.
Cependant, en prenant en compte le contrôle en
cours de formation, les écarts diminuent : 69,0%des
élèves des RAR ont obtenu leur DNB contre 82,7 %
ailleurs (graphique 03).
Quatre années après la relance de la politique de
l’éducation prioritaire et la mise en place des RAR,
on observe une diminution des effectifs des collèges
RAR plus élevée qu’hors éducation prioritaire
(EP) : - 9,3%contre - 0,5 %. Toutefois, les évolutions
démographiques étant très différentes selon les
territoires (urbains ou ruraux), cet écart est à interpréter
avec prudence. De plus, la baisse ne
concerne pas tous les établissements.
Entre les rentrées 2006 et 2009, la part d’enfants
d’origine sociale défavorisée baisse légèrement en
RAR comme hors éducation prioritaire. En ce qui
concerne le retard et le redoublement en sixième,
les écarts entre les élèves des RAR et ceux hors
EP s’atténuent légèrement, en lien avec la politique
de moindre redoublement mise en oeuvre depuis
quelques années. En termes de compétences de
base, les écarts RAR – hors EP diminuent un peu
entre 2007 et 2009 en fin de CM2, mais stagnent
voire augmentent à la fin du collège. Ce dernier
résultat se retrouve sur la réussite au brevet qui
reste inférieure de près de 15 points en établissements
RAR par rapport aux collèges hors EP.
Cependant, si les collégiens de RAR sont plus
souvent orientés vers les filières professionnelles,
quand ils entreprennent ce type de parcours, leur
trajectoire au-delà de la seconde se rapproche un
peu de celle des autres élèves, issus d’un collège hors EP
(L’état de l’école : 29 indicateurs sur le système éducatif français,
n°20, novembre 2010, page 32)
L’état de l’Ecole, page 33
L’état de l’École : 29 indicateurs sur le système éducatif français,
n°20, novembre 2010