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Sexualités adolescentes « versus ZEP, versus bourgeoisie »

12 mars 2005

Extrait du « Temps » du 10.02.05 : sexe d’en haut et sexe d’en bas.

Le milieu socio-culturel joue-t-il un rôle dans la sexualité des adolescents ? Pour y répondre, une anthropologue a passé deux ans à interroger des jeunes gens de deux écoles françaises très différentes, l’une située dans la "France d’en bas", l’autre dans un quartier aisé. Questions de précocité et grand amour. (...) Son travail a le mérite de mêmer le travail de terrain et les techniques de l’anthropologie. (...) Très inquiétante conclusion de l’enquête de Marta Maia, devenue souvent la confidente des jeunes des deux communes : l’information sur le sida a encore du mal à arriver jusqu’à certains jeunes.

Béatrice Houchard.

On trouve aussi, sur le site des éditions Pepper, le 11.03.05 :

« Sexualités adolescentes » par Marta Maïa, décembre 2004, 20 euros.

Marta Maia, est docteur en ethnologie. Elle a passé plus de deux ans avec ceux qui sont devenus "ses" ados.

Montreuil, Seine Saint-Denis. Le collège Fabien et le lycée Jean Jaurès. Publics.
Vincennes, Val de Marne. L’institution Notre-Dame de la Providence et le lycée professionnel Gregor Mendel. Privés et catholiques.

Deux communes limitrophes de la banlieue parisienne, des établissements scolaires voisins. Et pourtant... Un fossé impressionnant sépare leurs populations d’adolescents, la "racaille" montreuilloise et les "bourges" de Vincennes. Les modes vestimentaires, le port du voile ou du string, la musique, les influences culturelles, le rapport à la drogue, l’avenir professionnel, etc. Les points d’antagonisme ne manquent pas entre ces univers sociaux si différents. Même la sexualité. Surtout la sexualité ?
Des représentations aux pratiques, des connaissances du sujet aux fréquentations, en passant par le rôle social assigné aux genres et le rapport avec les traditions culturelles, tout change selon que l’on est d’un côté ou de l’autre. Et l’examen approfondi du comportement de ces adolescents révèle à quel point l’entrée dans la vie sexuelle active s’enracine dans le corps social.
Mais le constat ne s’arrête pas à cette galerie de portraits clivés. Alors que le sida et les autres maladies sexuellement transmissibles représentent encore un danger énorme pour cette jeunesse, les pratiques de prévention aussi diffèrent fondamentalement entre la "racaille" et les "bourges". On observe ainsi que les populations socialement défavorisées de Montreuil, davantage précoces et plus portées sur l’acte que les élèves de Vincennes, ont moins de connaissances et apparaissent donc plus démunies sur le terrain de la prévention. A méditer en termes de politiques publiques et de campagnes d’information.

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