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Grève contre la fermeture de la seule prépa scientifique de zone sensible à Saint-Denis

27 janvier 2005

Extrait du « Monde » du 26.01.05 : A Saint-Denis, profs et élèves veulent garder leur "prépa"

C’est la seule classe préparatoire scientifique de physique-chimie située en zone sensible et elle est en sursis. Les enseignants du lycée Paul-Eluard, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) ont reconduit, mardi 25 janvier, leur mouvement de grève, commencé vendredi, pour protester contre la fermeture, à la rentrée prochaine, de la "prépa" physique-chimie et sciences de l’ingénieur (PCSI), de leur lycée.

Avec eux, élèves, parents et élus locaux demandent au ministre de l’éducation nationale, François Fillon, de revenir sur ce projet de fermeture annoncé par le recteur de Créteil, Bernard Saint-Girons.

Les bons vont à Paris.

Dans un courrier adressé le 7 janvier au proviseur du lycée, M. Saint-Girons justifiait sa proposition par les effectifs de cette classe, jugés trop faibles. "J’ai constaté, en octobre 2004, que seuls 11 élèves étaient inscrits dans cette formation et que l’objectif assigné dans un courrier précédent n’avait pas été atteint." Le 15 mars 2004, le recteur avait prévenu le chef d’établissement que, si le seuil de 20 étudiants inscrits à l’issue de la procédure de recrutement n’était pas atteint, la fermeture de cette classe serait envisagée pour la rentrée 2005.
"Dans toutes les classes préparatoires de l’académie de Créteil, le seuil de 20 élèves a été atteint sauf pour cette classe, assure M. Saint-Girons. Qu’a-t-on fait pour la remplir alors que j’avais donné l’alerte il y a un an ?" En dépit des opérations portes ouvertes et des réunions d’information organisées par les enseignants de Paul-Eluard dans les lycées environnants, il semble que de nombreux candidats aux classes préparatoires préfèrent aller sur Paris.

"On ne tient pas compte du fait que c’est une année creuse sur le plan démographique, déplore Jean-Hervé Cohen, responsable des classes préparatoires au SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le second degré. M. Cohen a enseigné, de 1988 à 2003, dans les classes préparatoires de Paul-Eluard. "Les élèves qui viennent ici n’oseraient pas postuler dans une prépa parisienne", assure-t-il. "Les bons élèves vont plutôt à Paris, renchérit une enseignante. Mais les élèves moyens ont plus de chances de réussite dans des classes comme les nôtres."

Le lycée Paul-Eluard, classé en zone sensible, compte quatre classes préparatoires scientifiques : une première et une deuxième année PCSI et une première et une deuxième année mathématiques- physique et sciences de l’ingénieur (MPSI). Les deux classes de première année ne comptent, respectivement, que 11 et 20 élèves.

Pour le recteur de Créteil, il faut fermer la première et concentrer les efforts sur la seconde, quitte à lui attribuer des moyens supplémentaires. "La capacité d’accueil, fixée à 30 élèves, serait susceptible d’être augmentée dans l’hypothèse où un plus grand nombre d’étudiants solliciteraient leur inscription à la rentrée 2006", assure-t-il.

Le député (PCF) de Seine-Saint-Denis, Patrick Braouezec , a adressé un courrier au ministre de l’éducation nationale pour lui demander "de surseoir sans délai" à la décision de fermeture. "Nous ne saurions accepter, déclare-t-il dans un communiqué du 24 janvier, ce que nous vivons comme une incohérence totale avec une politique qui prétend soutenir les territoires en difficulté et retisser de la cohésion sociale."

Martine Laronche

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