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François Dubet parle de discrimination positive et de socle commun à Saint-Brieuc

26 janvier 2005

Extrait de « Ouest-France » du 25.01.05 : Dubet plaide pour une école juste

Le sociologue intervient, mercredi, à l’Institut de formation des maîtres

Mercredi, François Dubet, auteur de nombreux ouvrages sur l’école, donne une conférence à l’Institut de formation des maîtres (IUFM) sur le thème d’une école plus juste. Il défendra l’idée d’une école plus juste qui donnerait sa chance à tous les élèves.

Pour vous François Dubet, qu’est-ce qu’une école plus juste ?

C’est une école qui réduirait les inégalités et qui donnerait sa chance à tous les élèves. Une école qui s’occuperait des vaincus de la compétition scolaire, de ceux qui échouent dans le système éducatif dès le départ, car les élèves sont classés, rangés, orientés très tôt dans le système scolaire.

Que pensez-vous du socle commun des connaissances ?

J’aurais préféré qu’on appelle cela culture commune. Car l’école a le devoir de définir un socle commun. Je crois qu’une école doit donner aux enfants d’une même classe d’âge des compétences communes dans une société de plus en plus fractionnée et inégalitaire. Je suis favorable à ce principe de socle commun car on a besoin d’un suivi scolaire. Les plus faibles ont aussi droit à quelque chose qu’ils partagent avec les autres. Je suis hostile au système qui consiste à sélectionner. Il faut que les élèves sachent lire, écrire et compter, et qu’ils aient aussi des compétences sociales, en particulier la maîtrise d’une langue étrangère, celle des outils informatiques. Il faut qu’on leur apprenne à parler en public, à vivre ensemble. Il faut rappeler que l’école « fabrique » des individus avec une vie normale.

Souscrivez-vous à l’idée de discrimination positive ?

La discrimination positive consiste à attribuer des moyens supplémentaires à certaines situations. C’est une bonne chose car il faut s’intéresser davantage aux parcours des individus plutôt que de donner de l’argent pour résoudre les problèmes. Les Zep (zones d’éducation prioritaire) sont une bonne chose à condition qu’on ait une école plus efficace et plus juste.

Le métier d’enseignant change. Les professeurs s’adaptent-ils facilement ?

Bien sûr que les enseignants s’adaptent aux nouvelles conditions de travail. Les élèves et la société ne sont plus ce qu’ils étaient. Les enseignants ont parfois de grandes difficultés dans leur travail et éprouvent de la souffrance. Il serait temps de définir ce qu’on attend et accepter l’idée que l’enseignement est un métier essentiel.

Propos recueillis par Jean-Jacques REBOURS

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