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Une importante étude de l’IAURIF sur la ségrégation sociale dans les écoles, collèges et lycées d’Ile-de-France qui traite largement des ZEP

3 avril 2008

Extrait de « L’Expresso » du 01.04.08 : Ségrégation sociale dans les établissements franciliens

"La population des élèves en Ile-de-France est globalement plus favorisée que dans les autres régions françaises ; cependant, elle apparaît très inégalement répartie entre les différents établissements d’enseignement. Cette ségrégation scolaire reflète avant tout celle de la population résidente. Les pratiques d’évitement scolaire contribuent néanmoins à l’aggraver." L’étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France (IAURIF) confirme que l’école participe de la ségrégation.

Alors que le gouvernement supprime la carte scolaire elle met particulièrement en valeur les phénomènes d’évitement de la carte qui existe. Elle montre aussi très bien l’importance des écarts entre établissements et le lien avec la question ethnique. "Autrement dit, les écarts entre établissements tendent à se creuser en ce qui concerne la scolarisation d’élèves de nationalité étrangère, alors qu’ils restent stables en ce qui concerne la présence d’élèves défavorisés"

Ces phénomènes avaient été démontrés dans le bordelais par G. Félouzis. L’étude de l’Iaurif montre que la même ségrégation se renforce en Ile-de-France.

Lire l’étude

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Un extrait

Les politiques d’éducation prioritaire

dans le temps scolaire

Ce chapitre présente les principales caractéristiques de la politique d’éducation prioritaire. Il est centré sur les dispositifs de zone éducation prioritaire, réseau éducation prioritaire, réseau ambition réussite et réseau de réussite scolaire. Il n’aborde pas les dispositifs qui visent à prévenir la violence et qui ont aussi un impact sur la réussite des élèves : établissements situés en zone sensible (174 identifiés en 1995) ; zones violences, qui rassemblent autour d’un projet partenarial écoles et établissements scolaires (à partir de 2001, 2 868 structures de 10 académies) (note 93).

Les zones d’éducation prioritaires et les réseaux d’éducation prioritaires

Des fluctuations dans le portage politique

« Mise en place en 1981, la politique des zones d’éducation prioritaires a pour objet de "renforcer l’action éducative dans les zones où les conditions sociales constituent un facteur de risque voire un obstacle pour la réussite scolaire des enfants et des adolescents qui y vivent et donc, à terme, pour leur insertion sociale".

L’objectif premier de cette politique est "d’obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves, notamment des plus défavorisés". » Cette lutte contre l’échec scolaire englobe les écoles primaires, les collèges et les lycées. Elle doit reposer sur un « projet de zone » cohérent, mis en oeuvre par une équipe pédagogique constituée à cet effet et chargée d’impulser les actions et d’en assurer le suivi.

Mais cette politique n’a pas toujours été portée de façon dynamique par le Ministère. Elle a connu des phases de sommeil et de relance et plusieurs plans de relance (1990, 1997, 2006).

A partir de 1997, une relance des ZEP et la création des REP

A partir de 1997-98, une politique de relance des ZEP a été engagée autour de trois objectifs : une reconnaissance affichée de ceux qui y travaillent, l’ouverture sur l’environnement, le recentrage sur les savoirs fondamentaux. Cette relance a conduit à une révision de la carte des ZEP, à une augmentation des moyens et à la mise en place de nouveaux dispositifs : les réseaux d’éducation prioritaire et les contrats de réussite des ZEP. Mis en place en 1998, le réseau d’éducation prioritaire (REP) regroupe des établissements et des écoles qui se situent dans des secteurs défavorisés en raison de leur environnement social, économique et culturel.

Ces établissements et écoles mutualisent leurs ressources pédagogiques et éducatives ainsi que leurs innovations au service de la réussite scolaire des élèves mais bénéficient de moyens financiers plus réduits que les ZEP (note 94).

Les réseaux bénéficient d’un accompagnement renforcé de la part des équipes départementales et académiques. Ils se constituent sur des bassins scolaires cohérents et de petite taille permettant un pilotage de proximité. Ils sont des pôles visibles et reconnus en matière de partenariat, dans la plupart des cas, le collège sera tête de réseau.

Une tendance continue à l’augmentation du nombre de ZEP

Si les ZEP, comme les ZUS, s’appuient sur un zonage, « ce dernier n’est pas toujours très précis. Il oscille entre la liste d’établissements -liste qui dessine un territoire uniquement dans la mesure où la sectorisation (la « carte scolaire ») circonscrit un territoire de recrutement des élèves- et le décalque des quartiers d’habitat social ou, plus largement, des quartiers populaires » (ONZUS, 2004) (note 95).

La méthode d’identification des ZEP a été largement laissée à l’appréciation des recteurs d’académie, les choix s’avérant très divers d’une académie à l’autre. Les critères de choix des ZEP mixent : des indicateurs socioéconomiques : PCS, non diplômés, étrangers, chômeurs, bénéficiaires du RMI..., des indicateurs scolaires : retards scolaires, taux d’élèves en CPPN (classe pré professionnelle de niveau...) ; et des considérations politiques.

De fait les ZEP coïncident, à peu de choses près, avec les ZUS : 95,5% des élèves des collèges des ZUS se retrouvent en ZEP (96). Quelques collèges de ZUS ne sont pas en ZEP. Comme pour les territoires de la politique de la ville, la tendance a été à l’augmentation du nombre de ZEP depuis 1981 : en 1982 il y avait environ 380 ZEP, soit 6,5% des écoles, 8,5% des élèves du premier degré et 10,5% des collèges et collégiens. En 1989, la carte des zones est redéfinie et le nombre passe à 530, accueillant environ 12,5% des élèves du primaire et 15% des élèves de collège.

En 1998, on compte 770 unités d’éducation prioritaires (zones ou réseaux) qui scolarisent 18% des écoliers et 21% des collégiens.

A la rentrée 2005, la France métropolitaine comptait un total de 7 780 établissements en éducation prioritaire, dont 6 582 écoles, 1 032 collèges et 50 lycées et 116 lycées professionnels.

Au niveau national les ZEP concernent 5217 écoles, 748 collèges et 137 lycées (note 97).

(Nous publierons demain, vendredi 4 avril, la suite de ce passage)

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(93) Un nouveau logiciel de recensement des actes violents dans les écoles, le SIVIS, est aujourd’hui opérationnel a annoncé le ministère à la rentrée 2007. Avec ce logiciel, les résultats remonteront chaque trimestre sur la base d’un panel représentatif d’un millier d’établissements. Les premiers résultats seront rendus publics début 2008.

(94) Absence d’indemnité pour les enseignants notamment.

(95) ZUS et ZEP obéissent à des logiques de territorialisation différentes : logique de pèrimètrage précis d’un espace physique pour les ZUS, logique de classement d’établissements selon des critères composites, y compris politiques, pour les ZEP. Il y a pourtant des correspondances entre les dispositifs : près de 80% des écoles et collèges situés en ZUS étaient classés en ZEP ou en REP, Observatoire national des ZUS, Rapport, DIV, 2004, 2005, 2006, 2007.

(96) J.P. Fitoussi, E. Laurent, J. Maurice, Ségrégation urbaine et intégration sociale, l’apport de l’économie, Conseil d’analyse économique, rapport pour le Premier Ministre, 2003, p. 41.

(97) Ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Repères. Références statistiques sur les enseignements, la formation et la recherche, 2006.

 

Lire la suite de l’étude->5185

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