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Grève contre la violence au collège RAR Belle de Mai à Marseille.
Les suites de la grève au collège RAR à Amiens

7 février 2008

Extrait de La Marseillaise du 07.02.08 : Poussés à la grève par la violence

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Extrait du "Courrier Picard" du 05/02/2008 : Le collège d’Etouvie inquiet pour ses moyens

Les professeurs étaient en grève hier, pour dénoncer une baisse de leur dotation horaire pour 2008-2009, jugée inacceptable dans un secteur dit prioritaire. L’inspection conteste les chiffres et assure des moyens « confortables » pour l’an prochain.

« Ambition réussite, passeport pour la faillite ? » ; « ZEP = zone d’éducation pénalisée » ; « moyens restreints, année chagrin ». Les professeurs du collège d’Etouvie avaient affûté leurs slogans hier, au moment d’entamer leur grève. Un mouvement suivi, selon le syndicat SNES-FSU, à plus de 80%.
« Les documents préparatoires à la rentrée 2008 laissent apparaître une baisse de 38 heures-postes sur la dotation du collège, alors même que notre établissement ne perdra pas d’élèves l’an prochain », ont-il écrit aux parents d’élèves du quartier, par le biais de tracts ramenés par les élèves renvoyés chez eux hier matin. Mais aussi directement auprès des parents aux entrées des écoles primaires du quartier.
Classé "Ambition réussite", du nom du dispositif inventé par Gilles de Robien, alors ministre de l’Education nationale, « nous sommes le seul collège à vivre cette situation » affirment les enseignants. Une singularité qu’ils ont dénoncée hier auprès de l’Inspecteur d’académie.
« Les conditions de travail vont se dégrader pour les élèves », dénonce Stéphane Brendle, délégue du SNES-FSU. Qui redoute un alourdissement des effectifs de classes (qui sont déjà supérieurs à 24 sur certaines divisions) ou encore la suppression de dispositifs interdisciplinaires à l’intérêt pédagogique non discuté.
Un horizon inacceptable pour les professeurs, qui subissent déjà les conséquences de l’immersion de leur établissement dans un quartier aux indicateurs sociaux dans le rouge et au renouvellement urbain en panne depuis plusieurs années. Des enseignants qui se souviennent aussi que leur hiérarchie vante les mérites du collège, qui remporte régulièrement des prix. Dont le plus spectaculaire a permis à six collégiens de partir en juillet en Afrique du Sud pour un concours scientifique.
« Nous passons déjà plus de temps à faire de la gestion de classe que de la transmission de savoir », dénonce une professeure de maths. « En cours, c’est le plus fort qui hurle, qui gagne », témoigne une collègue de langue, qui encadre une classe de 27 élèves. « Et la plupart du temps, ça n’est pas en espagnol ! »
Du côté de l’Inspection, on réfute clairement les chiffres avancés par les grévistes. « Le collège aura 15 élèves en moins l’an prochain. Et ce ne sont pas 38 heures-postes, mais 21 heures-postes par semaine qui seront retirées », détaille Denis Boullier. Qui s’empresse d’ajouter :« Au titre des dispositifs "RAR" et "ZEP", le collège d’Etouvie bénéficiera toujours l’an prochain de 200 heures supplémentaires par semaine (soit 11 postes) par rapport à un collège ordinaire. » Des moyens dont il ne modifiera pas le quantum en tout cas.

« La plus value d’abord dans la qualité de l’enseignant »

Autrement dit, « on ne pourra pas dire que le collège n’a pas de moyens confortables pour fonctionner ». Quant aux effectifs par classe, dont la répartition reviendra le moment venu au conseil d’administration de l’établissement, « la dotation permettra de les maintenir à moins de 25 », calcule l’Inspecteur.
Qui va plus loin sur l’éternel débat des moyens scolaires : « la plus value réside plus dans la qualité de l’enseignant que dans le taux d’encadrement ». Un argument qui risque bien d’échauffer les professeurs.
Lesquels ont justement prévu de communiquer avec les parents sur leur mouvement aujourd’hui à 13h 30, devant le CSC d’Etouvie. Et de mener par la suite une opération surprise jeudi après-midi. D’ici là, les cours reprendront normalement ce matin pour les élèves.

Gaël Rivallain

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