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Extrait de Le Point.fr du 04.02.08 ; Yves Jego présente "son" plan banlieue
À quelques jours de l’annonce du plan "Espoir Banlieue" de Fadela Amara, le porte-parole de l’UMP vient d’envoyer ses propositions à Nicolas Sarkozy. Avec un certain succès.
Le plan "Espoir Banlieue" de Fadela Amara, qui doit être rendu public le 8 février, va subir un nouveau toilettage. Le porte-parole de l’UMP et rapporteur du budget de la ville à l’Assemblée nationale Yves Jégo a en effet rédigé une note dans laquelle il expose "ses" propositions pour les banlieues. Lepoint.fr a pu se procurer en exclusivité ce document qu’il va présenter, lundi soir, à l’Élysée. Nicolas Sarkozy aurait manifesté un grand intérêt pour ce travail, et aurait déjà intégré plusieurs de ses propositions dans le plan de Fadela Amara.
"Rupture avec les modes de gouvernance de l’action publique" (Jégo)
Dans le préambule de son texte, Yves Jégo en appelle à une véritable "rupture" avec les "modes de gouvernance de l’action publique". Parmi ses principales mesures, on note "la création d’un corps de sous-préfets en mission composé de fonctionnaires de l’État volontaires installés physiquement dans les quartiers et chargés, sur le terrain, de piloter pendant 5 ans la mise en place du plan Respect et égalité des chances."
Il suggère également la "mise en place de 100 bureaux mobiles de la formation professionnelle (un camion pour 10 quartiers) chargés de faire signer, au pied des immeubles, 250 000 contrats de professionnalisation".
"Il n’y a pas eu d’arbitrage du gouvernement sur le plan Banlieue" (Boutin, le 22 janvier)
L’ouverture de "250 écoles de la 2e chance dans les locaux de l’Éducation nationale dans les quartiers utilisant le savoir-faire des enseignants et des jeunes retraités de l’Éducation nationale" est également préconisée. De même que la création de "100 000 bourses de l’excellence afin de permettre aux meilleurs élèves d’accéder à l’élite". Chaque titulaire est astreint en échange à huit semaines par an de travail au service d’une administration (Agence de cohésion sociale).
Autre mesure : le financement de "100 000 permis de conduire, afin de lever le frein à l’embauche des habitants des quartiers au moyen d’un fonds". Ce fonds de mobilité, qui serait abondé par les pétroliers, pourrait "aussi cofinancer des locations-ventes de véhicules non polluants au bénéfice de celui qui retrouve une activité".
À quelques jours du lancement de son plan, c’est donc un nouveau désaveu pour Fadela Amara. Le 22 janvier, la secrétaire d’État chargée de la politique de la ville avait dévoilé les grandes lignes de son projet. Sa ministre de tutelle, Christine Boutin, l’avait alors remise à sa place en déclarant : "Il n’y a pas eu d’arbitrage du gouvernement sur le plan Banlieue. Le temps des effets d’annonce, c’est terminé."
Saïd Mahrane