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Classes prépas : des quotas pour les lycées pour augmenter le nombre d’admisssions d’élèves défavorisés

30 janvier 2008

Exrait du Monde.fr du 29.01.08 : Dans tout lycée, les meilleurs élèves seront admis en prépa

Le ministre de l’éducation nationale, Xavier Darcos, va adresser début février une circulaire à tous les proviseurs de lycée afin qu’ils présentent 5 % de leurs meilleurs élèves en classes préparatoires. Toute demande formulée par ces élèves sera automatiquement acceptée.

De source ministérielle, 400 établissements sur un total de 2 550 seraient en dessous du seuil de 5 %. Une centaine n’aurait inscrit aucun élève en classes préparatoires. "Nous allons axer nos efforts sur ces lycées et sur les bons élèves issus de milieux défavorisés qui, souvent, s’autocensurent", explique-t-on dans l’entourage du ministre.

Ce plan, élaboré avec la ministre de l’enseignement supérieur, Valérie Pécresse, doit permettre au plus grand nombre d’élèves d’accéder à aux classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Surtout implantés dans les lycées des grandes villes - un quart des départements comptent seulement une ou deux classes prépa, un élève sur cinq étudie à Paris -, ces temples de l’élitisme accueillent majoritairement des lycéens de familles aisées.

A la rentrée 2006, 54 % des 76 200 étudiants de prépa étaient issus de catégories sociales favorisées, contre
29 % dans un cursus de licence.

Selon un récent rapport du Sénat sur la diversité sociale dans les classes préparatoires, à résultats scolaires égaux, tous les élèves n’ont pas les mêmes chances d’entrer dans ces filières. "30 % des bacheliers avec mention issus de milieux enseignants ou supérieurs choisissent cette voie, ce n’est le cas que de 12 % des élèves issus de milieux populaires", écrivait le rapporteur Yannick Bodin (PS).

"Bonne volonté des proviseurs"

Inscrite dans les lettres de mission de M. Darcos et de Mme Pécresse, cette idée de droit d’accès aux classes préparatoires avait été défendue par l’universitaire Patrick Weil dans son ouvrage La République et sa diversité : immigration, intégration, discrimination ("La République des idées", Seuil, 2005). Nicolas Sarkozy comme Ségolène Royal l’avaient retenue dans leurs programmes présidentiels.

"Cette annonce est un premier pas mais ne peut pas être considérée comme une fin en soi. Contrairement au Texas, où ce système existe pour l’admission à l’université, il ne s’agit pas ici d’un droit inscrit par une loi, mais d’un système qui tient à la bonne volonté des proviseurs", juge M. Weil. "Il est dommage que le dispositif se limite aux classes préparatoires, et ne concerne pas toutes les formations sélectives après le baccalauréat", regrette-t-il.

Si les capacités d’accueil devraient permettre d’absorber ce surplus d’étudiants - on compte 4 000 places vacantes en première année de CPGE -, la mise en place d’un accompagnement matériel (bourses, logement) et pédagogique (tutorat, soutien scolaire) sera organisé, selon la Rue de Grenelle, dans "un deuxième temps".

Mme Pécresse devrait compléter cette circulaire par d’autres mesures, avec en ligne de mire l’objectif fixé en 2005 par Jacques Chirac d’un tiers de boursiers dans les CPGE d’ici à cinq ans. La politique volontariste d’ouverture sociale, amorcée par le ministre Gilles de Robien, a déjà commencé à porter ses fruits. Le taux de boursiers était passé de 18 % en 2005 à près de 22 % en 2006.

La ministre veut multiplier les partenariats entre établissements de banlieue et grands lycées de classes préparatoires, mais aussi encourager la collaboration entre grandes écoles et lycées défavorisés, à l’image de l’expérience menée par l’Essec.
Autre piste, la distribution d’un "bonus" financier aux lycées qui accueilleront davantage de boursiers et d’élèves défavorisés.

Pour rendre le parcours en classes préparatoires plus sécurisant, un cadre national d’équivalences avec les universités sera mis en place. Cette disposition permettra aux étudiants en CPGE qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas intégrer une grande école de traduire en "crédits" universitaires leurs années en prépa.

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Extrait d’un article de Yahoo.com/education du 29.01.08 :Par petites touches, le gouvernement tente d emodifier l’image de la "prépa"

Paris (AFP) - Ouverture élargie aux boursiers, accompagnement par les grandes écoles en 1ère année, équivalences avec l’université : à petites touches, le gouvernement tente de modifier l’image d’Epinal d’un élève de classe préparatoire : bon élève, sûr de lui et favorisé.

"Il faut oser la classe préparatoire ! On va vous donner les moyens de pouvoir l’oser", a scandé mardi la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse aux élèves du lycée Olympe de Gouges de Noisy-le Sec (Seine-Saint-Denis) qui va ouvrir une classe préparatoire économique et commerciale à la rentrée 2008 en partenariat avec HEC.

Elle a souhaité que "personne ne limite ses ambitions" grâce à l’installation d’une prépa "à proximité des élèves".

"C’est important de montrer aux élèves qu’ils peuvent réussir là où ils habitent et non qu’ils ont besoin de partir pour réussir", a assuré Roland Hubert, secrétaire général du Snes-FSU (majoritaire). Pour lui, l’ouverture de classes préparatoires dans les quartiers est un moyen de "créer de l’ambition dans les lycées" et de lutter contre une autocensure qui reste très prégnante.

"On a déjà 6 de moyenne en maths en terminale, si la classe va trop vite, on va être démotivés", a contesté en revanche Tom, 17 ans, en terminale ES à Olympe de Gouges et plutôt preneur d’un IUT ou d’un BTS.

Cette initiative, qui reste à l’état expérimental - trois lycées seront concernés en région parisienne à la rentrée prochaine -, vise à accélérer l’objectif gouvernemental de "démocratisation" sociale et géographique de ces filières dites d’excellence, au nom d’une demande présentée comme sans cesse plus forte de diversité sociale et culturelle par les entreprises.

Dans sa lettre de mission, le président de la République, a exigé de sa ministre que "5% des meilleurs élèves de chaque établissement soient assurés de pouvoir rejoindre, s’ils le souhaitent, une classe préparatoire aux grandes écoles".

Dans une circulaire prévue pour début février, Mme Pécresse et son homologue à l’Education nationale Xavier Darcos ont revu l’objectif à la hausse ("entre 5% et 8%"), en se confrontant à une réalité en fait déjà très proche du but recherché.

Sur 2.600 lycées en effet, 305 seulement n’envoient aucun dossier de candidature en prépa, dont 180 comptent moins de 30 bacheliers.

Les ministres ont en outre ajouté l’objectif d’accueil de 30% d’élèves boursiers en prépa, déjà presque atteint par les gouvernements Raffarin et Villepin, puisque la proportion est de 23% aujourd’hui pour 18% en 2005.

La piste d’un tutorat plus large d’élèves de classes préparatoires vers des lycéens défavorisés pour les encourager à s’inscrire dans ces filières, moyennant un accompagnement spécifique si leurs dossiers sont retenus, est également examinée.[...]
Par Lucile Malandain AFP

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Note du Quotidien des ZEP  : Le rapport Attali avait proposé sur ce sujet :

Décision 152

Favoriser le recrutement de bacheliers issus de ZEP dans les classes préparatoires aux grandes écoles.

Garantir l’accès en classes préparatoires aux grandes écoles aux 10 % des meilleurs élèves de chaque lycée lorsqu’ils le demandent.

Décision 154

Favoriser l’accès des jeunes issus de la diversité aux grandes écoles.

Il convient d’inciter les grandes écoles à créer des voies de recrutement spécifiques pour favoriser la diversité, sur le modèle de Sciences-Po. On pourrait de la sorte fixer un taux de 10 % pour chaque promotion entrante et demander la publication annuelle des statistiques de recrutement de chaque établissement en matière de diversité par origine et par sexe.

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