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Selon "20 minutes", le "busing" serait introduit dans le Plan banlieue

18 janvier 2008

Extrait de 20 minutes.fr du 18.01.08 : La Saulaie fait école dans le plan banlieue

C’est une des mesures qui devrait figurer dans le « plan banlieue ». Selon nos informations, la secrétaire d’Etat à la ville, Fadela Amara, souhaite importer dans les écoles le concept américain de « busing », qui consiste à scolariser les enfants d’un quartier « sensible » dans les autres écoles de la ville.

Fadela Amara, qui doit faire mardi à Vaulx-en-Velin le bilan de concertation de son plan « Espoir banlieue », a découvert cette expérience le 20 septembre dernier en visitant l’école de la Saulaie à Oullins, qui l’applique depuis 2004. « Elle le cite tout le temps en exemple », indique le cabinet de la secrétaire d’Etat.

« Les enfants vivaient en vase clos dans ce vieil établissement, excentré, au bord de l’autoroute, avec un niveau scolaire très bas, des difficultés de comportement, et une hémorragie de 40% des effectifs chaque année après le CP », raconte François Pourradier, adjoint aux affaires scolaires, à l’origine de l’expérience. « L’école devenait un ghetto, depuis quatre ans ça va mieux, constate Fernanda Duterne, directrice de l’école, qui envoie après leur année de CE1 les quarante élèves vers les quatre autres établissements de la commune. L’école a enregistré une baisse de la rotation des équipes éducatives. Les parents sont revenus au conseil d’école. Et les demandes de dérogation ont disparu.

Cette initiative, validée par l’Inspection académique, a reçu le soutien du ministère de la Cohésion sociale. Aujourd’hui, les petits fréquentent une école rénovée et les plus grands ont pris l’habitude de prendre le bus matin et soir pour rejoindre leurs classes.

Fred Dufour AFP/Archives ¦ La secrétaire d’Etat à la politique de la Ville Fadela Amara (D), le 21 septembre 2007 à Vaulx-en-Velin

Audrey Henrion

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1 Message

  • L’exemple d’Oullins est intéressant, surtout qu’il ne s’agit pas d’un projet mais d’une réalité qui dure et dont on a pu faire une évaluation. Toutefois, il ne faudrait pas croire que toutes les situations d’écoles ou de collèges en déconfiture peuvent se résoudre ainsi. Si c’est le cas, parfait, on y va. Mais d’une part c’est parfois impossible pour des raisons techniques (temps ou coût de transport) ou politiques (les écoles ou collèges d’accueil dépendent de municipalités ou de Conseils généraux qui s’y opposent), d’autre part, c’est toujours très délicat à mettre en place.

    En 1980, une étude a été faite sur un tel "busing" par le centre de formation de Suresnes (Georgette SCHLEICHER, pour le CNEFEI) à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) où, pendant 20 années, 250 enfants ont bénéficié d’une "contre-ramassage scolaire" c’est à dire qu’ils étaient tous pris au même endroit le matin et répartis ensuite dans 12 écoles de 4 communes.

    Cette étude a montré à la fois l’intérêt d’un tel déplacement quotidien (sortir d’un ghetto ethnique et social) et ses difficultés, pour les élèves transportés et pour leurs parents (milieu inconnu, considéré a priori comme hostile, éloignement, études du soir et réunions de parents impossibles...) ; elle a montré aussi les effets dans la population d’accueil (élèves, enseignants et parents d’élèves) de l’arrivée d’autobus remplis d’élèves considérés a priori comme difficiles, perturbateurs et en échec scolaire, quelles que soient les réalités.

    La conclusion était que les avantages dépassaient les inconvénients mais que c’était le résultat de la présence d’enseignants, de directeurs d’écoles, de responsables d’associations de parents d’élèves... qui avaient compris les enjeux sociaux et pédagogiques et avaient longuement arrondi les angles, expliqué la situation et finalement persuadé le milieu d’accueil qu’il fallait prendre cela du bon côté.

    On ne peut mettre en oeuvre un tel dispositif de "busing" sans avoir auparavant l’assurance des préalables techniques et politiques et celle de la présence de professionnels hautement conscients des enjeux éducatifs.

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