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Devant la "cacophonie" autour du Plan banlieue, Nicolas Sarkozy annonce qu’il devrait le présenter le 8 février et qu’il va "s’y impliquer"

15 janvier 2008

Extrait de Yahoo actualités du 15.01.08 : Plan banlieue : Fillon à la rescousse d’Amara, Sarkozy promet de s’"impliquer"

"Une politique spécifique aux quartiers les plus défavorisés est absolument nécessaire", a assuré mardi François Fillon face à la cacophonie qui entoure le plan banlieue de Fadela Amara, reporté au 8 février et source de dissonances au gouvernement. Depuis le Qatar, Nicolas Sarkozy a promis de s’"impliquer" dans ce dossier.
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"Une politique spécifique aux quartiers les plus défavorisés est absolument nécessaire", a défendu le Premier ministre lors de ses voeux à la presse à la Cité de l’architecture et du patrimoine, à Paris.

En marge de sa visite officielle dans les pays du Golfe, Nicolas Sarkozy a annoncé que le plan banlieue devrait être présenté le 8 février. "Je crois qu’on va le faire le 8 février", a-t-il indiqué.

Interrogé sur sa décision de reporter le texte, dont la présentation était initialement prévue le 22 janvier, le président a répondu : "j’ai voulu m’y impliquer. Je veux qu’il soit à la hauteur de nos ambitions". Reprenant les choses en main dans ce dossier, le chef de l’Etat avait annoncé mardi dernier un report de la présentation du plan et indiqué qu’il se rendrait lui-même en banlieue, à une date encore non précisée.

Selon le Premier ministre, le plan comportera trois piliers : "un accompagnement personnalisé des jeunes sans emploi", qui se verront proposer "de manière systématique une formation longue débouchant sur un métier", "un plan de désenclavement des quartiers" et "un renforcement des moyens de lutte contre l’échec scolaire".

Dans un entretien au "Monde" publié mardi, la secrétaire d’Etat à la Politique de la ville Fadela Amara regrette cette "cacophonie" gouvernementale. "Je me réjouis qu’enfin des voix s’élèvent pour dire qu’il faut faire autre chose. J’aurais tout simplement souhaité avoir été entendue en temps et en heure, pour éviter cette cacophonie. La banlieue mérite du sérieux et de la responsabilité", plaide-t-elle.

Lundi, sa ministre de tutelle Christine Boutin (Logement) avait donné l’impression de la désavouer en déclarant dans "La Croix" ne pas croire "en un plan banlieue, mais en une autre politique de la ville". AP

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Extrait du « Monde » du 15.01.08 : Christine Boutin ne croit pas au plan banlieue de Fadela Amara

Christine Boutin "ne croit pas en un plan banlieue". Dans un entretien accordé au quotidien La Croix, lundi 14 janvier, la ministre du logement et de la ville indique que le chemin emprunté par sa secrétaire d’Etat à la politique de la ville, Fadela Amara, ne lui convient pas : "Le plan Respect et égalité des chances de Fadela Amara est centré sur les banlieues. Moi, je crois en la réponse beaucoup plus globale d’une nouvelle politique de la ville."

Ces déclarations interviennent une semaine après la décision du président de la République de reporter l’annonce de ce plan "au début du mois de février". Elaboré autour de trois grands axes - l’accès à l’emploi, la réussite éducative et le désenclavement -, il devait au départ être dévoilé le 22 janvier, à Vaulx-en-Velin (Rhône). Mais l’Elysée a souhaité accorder un délai à Fadela Amara pour qu’elle "dope ses propositions, notamment en matière d’emploi et de discriminations" (Le Monde du 10 janvier).

Christine Boutin, qui pourrait faire les frais d’un éventuel remaniement ministériel, semble profiter de cet épisode pour reprendre la main sur ce dossier. "Jusqu’ici, la ministre a laissé Fadela travailler en toute autonomie, aujourd’hui, il faut bien que les choses avancent", indiquait-on dans son entourage, il y a quelques jours. "Fadela, elle existe et quand on existe, on dérange", rétorque un conseiller de Mme Amara.

Preuve de cette volonté de se faire entendre, la ministre du logement et de la ville devait présenter, lundi, ses "grandes orientations en matière de politique de la ville", à l’occasion d’un déplacement dans les Alpes-Maritimes. Christine Boutin devait notamment y annoncer "un plan de rénovation des quartiers anciens les plus dégradés des villes moyennes ou grandes" pour l’été.
"Nous sommes à un moment de grande interrogation sur la politique de la ville, a indiqué au Monde Mme Boutin. Le plan de rénovation urbaine (lancé en 2003 par Jean-Louis Borloo, il prévoit d’ici à 2013 250 000 démolitions-reconstructions de logements sociaux dans plus de 530 quartiers prioritaires pour un coût total de 40 milliards d’euros) était indispensable et sera poursuivi, mais il s’adresse surtout aux quartiers périphériques. Or, certains centres-villes concentrent des poches de pauvreté et de l’habitat indigne. Les logements y sont parfois en plus mauvais état que ceux qui sont démolis dans les zones de rénovation urbaine."

"Interpeller les égoïsmes"

"Je veux aider les élus à rénover leur coeur de ville", dit-elle. Ce programme devrait être d’une ampleur comparable à celle du plan de rénovation urbaine, selon la ministre, qui a chargé les responsables de l’Agence nationale de rénovation urbaine (ANRU) de proposer un cadre législatif d’ici la fin du mois de juin.

Il "nécessitera l’intervention de plusieurs partenaires au côté de l’Etat" et devrait se traduire dans "une loi de programmation pluriannuelle".

La question du "zonage" du territoire constitue l’un des points de désaccord persistant entre les deux femmes. "Je ne veux pas d’une vision sectorielle de la ville, qui opposerait quartiers bourgeois et quartiers populaires, indique Mme Boutin. Nous avons créé des frontières invisibles, je veux les faire tomber. Ce qui m’importe, c’est la place de l’homme dans la ville." Joint par Le Monde, un conseiller de Mme Amara indique qu’"il ne faut pas opposer les hommes et les territoires". "Mais tout de même, on ne peut pas nier les différences entre les villes riches et les villes pauvres, poursuit-il. Il faut interpeller les égoïsmes et aller vers encore plus de solidarité, notamment par le biais de la fiscalité."

Emmanuelle Chevallereau

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Le journal de 7 h sur France-Inter, le mardi 15 janvier, a annoncé le report fin février du plan banlieue

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