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Un exemple de difficultés pour la gestion quotidienne d’une ZEP à Soyaux où se croisent les initiatives sociales

1er décembre 2007

Extrait de « La Charente libre » du 30.11.07 : L’épicerie sociale de Soyaux sème le trouble à l’école Jean-Monnet

Jusqu’à hier, l’école Jean-Monnet était le seul établissement primaire de Soyaux à refuser de participer au programme « Coup de pouce » initié par la mairie de Soyaux dans le cadre de son plan de réussite éducative. Ce dispositif nouveau permet un soutien périscolaire d’enfants de CP ayant des difficultés d’apprentissage de la lecture.

Cette attitude a irrité le maire François Nebout qui l’a fait savoir. Il n’a pas aimé non plus voir fleurir deux banderoles aux entrées de l’école pour s’opposer au déménagement de l’épicerie sociale.

Les deux questions sont liées. L’école a refusé de participer au « Coup de pouce » uniquement pour contester le déménagement de l’épicerie sociale l’année prochaine dans les anciens logements de fonction de l’école Monnet. « Nous avons souhaité avoir des informations sur l’impact de cette épicerie sociale », reconnaît Julien Peyraud, le directeur de l’école. « Et nous avons été surpris par la réaction très hostile des parents, souvent utilisateurs de l’épicerie sociale ».

Ce que les parents rencontrés confirment. « C’est une question de dignité. On ne veut pas avoir d’épicerie sociale à côté de l’école. On ne veut pas que les enfants voient des parents de l’école se rendre à l’épicerie sociale. On ne veut pas que les profs sachent », disent ces parents. « Et si la ville maintient sa position, je connais beaucoup de parents, dont moi, qui n’iront plus à l’épicerie sociale pour qu’il n’y ait pas de problèmes avec nos enfants », explique une maman d’élève. Ils ont écrit au maire le 26 octobre dernier et attendent toujours une réponse. « Et à défaut, on ira exprimer notre point de vue au prochain conseil municipal. »

Pas de retour en arrière

Sauf que la mairie n’a pas l’intention de revenir en arrière : « Surtout qu’il y a urgence pour reloger cette épicerie sociale installée dans des conditions limites dans une cave », indique François Nebout. Ce doit être fait en 2008 et la commune investira 160.000 € pour réhabiliter les bâtiments.

« En fait, dans cette histoire, tout le monde croyait bien faire de son côté et au lieu que les chemins se croisent, ils se sont heurtés », résume Catherine Lavauzelle, coordinatrice de la Zep de Soyaux.

Depuis, l’inspecteur d’académie, qui vient d’arriver en Charente, a tenté de jouer les aiguilleurs et a rencontré le maire. Désormais, l’école Jean-Monnet ne s’oppose plus à la participation au programme « Coup de pouce » dont bénéficieront dix enfants de l’école.

« Nous n’avons jamais été contre ce programme « Coup de pouce ». La preuve, tous les enseignants de CP ont participé aux réunions préparatoires. Nous avons repéré les enfants intéressés. Nous avions juste suspendu notre participation dans l’attente d’un dialogue avec nos partenaires, surtout que nous avions aussi le projet de Maison des parents », modère Julien Peyraud, le directeur de l’établissement.

« Il faut comprendre qu’il y a beaucoup de projets en ce moment et que l’on n’a sans doute pas toujours pris le temps de la réflexion pour tous les coordonner », analyse Catherine Lavauzelle. Surtout lorsque les programmes dans le cadre des politiques de la ville, se croisent avec ceux de l’Education nationale.

Ainsi chaque groupe scolaire aura sa maison des parents, alors que le centre social a la sienne propre. Chérifa Aliani, la directrice du centre social, et Julien Peyraud se sont rencontrés. « J’ai fait des propositions de mutualisation pour cette maison des parents », indique Chérifa Aliani. « C’est un projet intéressant », estime Julien Peyraud, qui espère désormais sortir le plus rapidement possible de cette situation, et si possible par le haut.

Pascal Huord

Le site de « La Charente libre »

L’édition en anglais de « La Charente libre »

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