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Moins de rotation dans les logements de ZUS qu’ailleurs

14 novembre 2007

Extrait du « Bulletin du CERC » du 12.11.07 : Logement social : une porte de plus en plus difficile à ouvrir

« Logement social : une porte de plus en plus difficile à ouvrir » par A. Loones, Crédoc, Paris, Consommation et modes de vie, n° 205, septembre, 4 p., (2007).

Résumé : La demande de logement social a considérablement augmenté ces dernières années, tandis que l’accession à la propriété est devenue financièrement plus difficile. Dans ce contexte tendu, le logement social joue-t-il toujours son rôle vis-à-vis des ménages aux revenus modestes ou en situation de précarité sociale ? L’enquête sur l’occupation du parc social et son évolution a été instaurée par la loi du 4 mars 1996 qui impose aux organismes bailleurs de transmettre au préfet tous les trois ans des statistiques sur les ménages locataires.

La Direction de l’Habitat et de la Construction du ministère du Logement a confié au CRÉDOC l’exploitation de la quatrième vague d’enquête, en 2006. Les résultats montrent qu’en dix ans, l’accession à un logement social est devenue plus difficile. La part des habitants vivant depuis plus de trois ans dans leur logement est passée de 67 % en 1997 à 72 % en 2006.

Ce vieillissement de la population du parc HLM traduit une rotation insuffisante qui pénalise les jeunes ménages : ils ont moins de chances d’y accéder alors même que leurs difficultés en termes de niveau de vie et d’insertion professionnelle sont plus vives qu’à d’autres époques. En dix ans, la part des familles monoparentales n’a cessé de croître : elle est passée de 15,3 % en 1997 à 18,7 % en 2006.

Lire l’étude

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Deux extraits de l’étude

La rotation est plus rapide dans les zones de revitalisation rurale (ZRR) que dans les zones urbaines sensibles (ZUS)

Dans les ZUS, le renouvellement du parc social est particulièrement faible : la part des ménages vivant dans leur logement depuis moins de trois ans n’est que de 25,8% et a fortement baissé depuis 2000 (30,2 %). La population y est plus âgée : la part des 60 ans et plus est de 27,6 % contre 26,1 %. Les ménages avec enfants y sont plus nombreux (47,5 % contre 45,5 %) mais les personnes seules le sont moins (33,2 % contre 35,5 %).

Conformément aux critères de définition de ces zones, le niveau de ressources est particulièrement faible : 74,5% des ménages déclarent des ressources inférieures à 60 % du plafond en vigueur contre 63,3% en dehors des zones prioritaires, notamment en raison d’un nombre plus important d’inactifs (41,6 % contre 35,2 %) et d’inscrits à l’ANPE (24,8% contre 16,4 %).

A contrario, dans les ZRR, le renouvellement du parc social est resté à un niveau particulièrement élevé (35,7 % en 2006 et 36,7% en 2000). On y trouve plus de personnes vivant seules (39,6 % contre 35,5 %) mais moins de ménages avec enfant (41,1 % contre 45,5%). Reflet du renouvellement du parc dans ces zones, les titulaires du contrat de location de moins de 30 ans sont nombreux (14,4 % contre 11,6 %). Comme dans les ZUS, le niveau de ressources est particulièrement faible : 71,1 % des ménages déclarent des ressources inférieures à 60 % du plafond en
vigueur contre 63,3 % en dehors des zones prioritaires en raison d’un nombre plus important d’inactifs (36,3 %), d’inscrits à l’ANPE (17,5 %) et d’actifs ayant un emploi précaire (15,1 %). La situation financière des habitants en ZRR est néanmoins plus favorable que celle observée en ZUS.

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Les jeunes, laissés pour compte du parc social

La baisse du nombre de nouveaux arrivants entraîne un certain vieillissement des habitants du parc social. Depuis six ans, la part des titulaires du contrat de location âgés de moins de 30 ans est en forte baisse : elle était de 15,0% en 2000 et de 13,8% en 2003 et elle n’est plus que de 11,6% en 2006. La part des 65 ans et plus est quasiment stable : 20,1 % en 2000, 20,6% en 2003 et 20,7% en 2006.

A contrario, la part de titulaires âgés de 30 à 65 ans est en hausse (67,8 % en 2006 contre 65,6% en 2003). Ce vieillissement pose la question du rôle du parc social vis-à-vis des jeunes : la difficulté à y accéder les pousse à rester plus longtemps chez leurs parents ; leur prise d’autonomie en est retardée d’autant.

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