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Reportage sur l’accompagnement éducatif en REP à Evry (Essonne)

10 novembre 2007

Extrait de « 20 minutes » du 09.11.07 : Bilan positif pour les cours du soir des élèves de ZEP

Dans une grande salle de classe flambant neuve, mais glacée (le chauffage n’a été rallumé qu’hier, jour de la rentrée après les vacances), huit enfants silencieux sont penchés sur leurs cahiers. Samir, Marie, Nazik... : les orphelins de 16 h, ce sont eux. Au collège ZEP les Pyramides à Evry (Essonne), la charismatique proviseure n’a pas attendu l’injonction présidentielle pour s’occuper d’eux. Cela fait cinq ans qu’elle a mis en place le « 16-18 » : une étude individualisée, chaque soir, pour les enfants qui en ont le plus besoin. « Vivement conseillée », à défaut d’être obligatoire.

Une famille sur six a tout de même refusé l’offre gratuite, estimant que leur enfant pouvait s’en passer ou parce qu’à 18 h, l’hiver, il fait nuit et que le quartier peut devenir dangereux. « Mais si on ne fait pas ça, les gamins traînent dehors », lâche Colette Cassini, la proviseure. Rayane, 11 ans, annone un poème de Queneau les yeux collés à son cahier : « J’ai les clefs de chez moi, mais mes parents préfèrent que je travaille ici. Le prof peut m’aider. A la maison il n’y a pas d’adulte avant 19 h ».

Grâce aux 359 heures d’accompagnement scolaire allouées par le ministère par trimestre, cent collégiens supplémentaires vont pouvoir se faire aider gratuitement, et dix profs de plus sont mobilisés. « On étend notre dispositif, on va pouvoir monter de nouveaux ateliers : journal Web, création de blog, maths et informatique, culture et histoire. » Aux Pyramides, vaste établissement en parfait état, mais considéré comme « très difficile », le « 16-18 » ainsi que « SOS Matières » pour les élèves de 3e ont déjà fait leurs preuves : les résultats au brevet ont grimpé de 20 % depuis 2001. Et Remizunnisha, une fillette fragile qui ne parle pas français chez elle, a pu être repérée : « Elle a de très gros problèmes de sons. En primaire, personne ne s’en occupait. Là, on peut se focaliser sur elle, pour l’aider », souligne Sandie, l’assistante d’éducation qui encadre les huit « orphelins ». La fillette fait des va-et-vient, timidement, entre sa chaise et la prof. Elle n’est plus une anonyme condamnée à échouer.

A Evry, L. de C.

 ©2007 20 minutes

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