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Grève suite à des violences dans un collège RAR de Marseille

10 octobre 2007

Extrait de « La Marseillaise » du 09.10.07 : En grève contre la violence

Arenc-Bachas. Les enseignants du collège débrayent après deux agressions survenues la semaine dernière. Une surveillante est toujours en arrêt maladie, une semaine après avoir été passée à tabac.

Les enseignants du collège Arenc-Bachas, à Marseille, ont débrayé hier matin suite à plusieurs faits de violence perpétrés dans l’enceinte de l’établissement la semaine dernière.

Les enseignants grévistes n’ont pas pris les élèves en classe mais ont assuré leur sécurité en les maintenant dans la cours de récréation. Le principal du collège, Jean-Marie Manzon, va s’adresser aux parents d’élèves pour leur demander « de venir soutenir les enseignants pour une solidarité de tous et pour que la violence cesse ».

Cette grève survient après que les professeurs ont alerté l’inspection académique à plusieurs reprises, des menaces et incidents de violence qui ont lieu au quotidien. « A la sortie du collège, il y a des tensions qui s’expliquent par un certain climat social », analyse Jean-Marie Manzon, qui vient de reprendre la direction de l’établissement. « La direction du collège fait tout son possible pour gérer les problèmes actuels », explique Christophe Cornillad, professeur de mathématiques. « Elle fait comme nous, elle éponge et gère des situations difficiles qui sont le résultat des trois dernières années de gestion calamiteuse », constate-t-il.

Mardi dernier, une surveillante, qualifiée d’« exemplaire » par le principal, a été passée à tabac pendant la permanence. Conduite aux urgences pour des contusions au visage, elle est toujours en arrêt maladie. L’élève, âgé de 15 ans, a été arrêté, placé en garde à vue, puis relâché. Déferré devant le procureur, il devrait passer devant le tribunal en décembre. Pour Guillaume Papouin, professeur d’histoire, géographie, éducation civique, la surveillante est une étudiante en poste depuis l’année dernière qui « avait un très bon contact avec les élèves ».

L’inspecteur adjoint de l’Académie s’était rendu sur place pour soutenir l’équipe pédagogique, annonçant qu’il n’avait rien à proposer car « il ne s’agit pas d’un problème de manque de moyens », raconte Christophe Requena, professeur de lettres.

Trois jours plus tard, un autre incident grave se produit dans l’établissement. A la suite d’une bagarre entre deux jeunes filles, lors de la récréation, le principal du collège avait convoqué les parents à la sortie des classes pour calmer la tension. « Une querelle a éclaté entre les deux familles et s’est terminée en pugilat au sein du collège. Une élève et une maman ont été évacuées en ambulance », témoigne le principal qui, avec les professeurs, a dû contenir la situation.

Pour Jean-Marie Manzon, il est inadmissible que de tels actes puissent se produire dans une « école de la République qui devrait être un lieu privilégié de progrès humain, de respect de l’autre et de tolérance ». Des valeurs qu’il compte bien rétablir à Arenc-Bachas. Un programme d’activités socio-éducatives et culturelles va être déployé, en investissant les parents. « L’école est un lieu de culture, de paix et d’études », assure-t-il, remerciant « les enseignants qui ont joué leur rôle d’éducateur et ont su faire face ».

Classé en Zone d’éducation prioritaire et Ambition-Réussite, ce collège ne dispose pas des moyens dont il devrait car il y a « un retard dans le recrutement des surveillants et assistants éducateurs qui nous permettraient de fonctionner correctement », déplore le principal. Et Gilles Graber, professeur d’espagnol, de rappeler : « Certains jours, il y a un surveillant pour 450 élèves ! »

Linda Be Diaf

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