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Rentrée scolaire dans le RAR de Montfermeil (Seine-Saint-Denis)

6 septembre 2007

Extrait de « 20 minutes » du 04.09.07 : Heures sup, les profs demandent à voir

La réunion est facultative, mais la présence est massive. Au collège Jean-Jaurès de Montfermeil (Seine-Saint-Denis), les profs sont venus entendre ce que « travailler plus pour gagner plus » peut signifier pour eux. Dans ce milieu ancré à gauche, la méfiance est de mise. « On craint que ce ne soit un préambule à l’allongement de la durée du travail. Car quand les ministres changent, on ne sait jamais ce que deviennent leurs réformes », pointe un prof de français.

Dans ce collège qui accueille une population en partie défavorisée (40 % provient de la cité voisine des Bosquets), les activités proposées par l’équipe enseignante sont déjà multiples : théâtre, danse, sports. Seule différence en cette rentrée : les profs seront payés pour les réaliser à condition que leurs projets, qu’ils doivent rendre d’ici à la fin de la semaine, soient acceptés. « Mais vu l’enveloppe colossale, cela ne fait guère de doutes, assure Guy Feret, le principal du collège. D’habitude, les réformes sont annoncées à moyens constants. Là, c’est une première. »

En effet, la fameuse enveloppe pour cet établissement classé en zone d’éducation prioritaire « représente à elle seule trois postes ». En l’occurrence, il n’est pas question de postes, mais d’occuper « les orphelins de 16 h », ces adolescents qui traînent dans la rue après les cours. Sur la base du volontariat (pour les profs comme pour les élèves), il pourrait être proposé jusqu’à 18 h des soutiens scolaires, un tutorat, un « approfondissement » (par exemple en sciences), une activité physique ou artistique.

« Le gâteau est plus gros et on est moins nombreux à se le partager », regrette pourtant une prof très engagée, en référence aux départs à la retraite non remplacés. « Est-ce qu’il y aura des budgets pour le matériel, les sorties au théâtre ou des équipements ? », s’interrogent d’autres. Malgré l’absence de réponse du ministère, l’enthousiasme reste de mise. « Atelier d’écriture », « sensibilisation à la nutrition » ou encore « réhabilitation d’un mur d’escalade », beaucoup regorgent déjà d’idées.

Michaël Hajdenberg

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